Par Lambert Kouamé
Dans des brouettes, sur des tables de fortune ou des sachets plastiques à même le sol, des commerçants d’Adjamé-Liberté (Abidjan nord) après leur déguerpissement il y a plus de deux semaines des trottoirs qu’ils occupent de façon anarchique refont surface, au grand dam des usagers.
Des commerçants se réinstallent dans les décombres
« Le drame en Côte d’Ivoire, c’est que les décisions prises ne sont ni suivies ni accompagnées d’effets », se plaint Pierre Malan, enseignant estimant que « c’est le flux migratoire incontrôlé qui est à la base de ce désordre ».
Les commerces anarchiquement installés sur le trottoir de ce secteur ont été détruits le 30 juillet, dans le cadre de la semaine nationale de la propreté initiée par le ministère de la Salubrité urbaine et de l’assainissement. Cette initiative avait réjouie beaucoup d’usagers.
« Par le passé, quand vous vous arrêtez à Mirador (Adjamé-Renault), vous voyez le rond-point (Adjamé-Liberté). Mais aujourd’hui, ce n’est plus possible », regrette M. Malan.
Pour l’enseignant, les décisions prises doivent être accompagnées de mesures coercitives. « Celui qui revient sur les traces d’un espace d’où il a été déguerpi doit être mis en prison ».
Sur ce site grouillant de monde, les commerçants refont surface. Dans des brouettes, sur des tables de fortunes ou des sachets plastiques installés à même le sol, ils exposent toutes sortes d’articles.
Les vendeurs ambulants, les plus nombreux, ne sont pas en reste. Leurs articles en mains, ils sont sur la chaussée et hèlent les passants pour leur proposer leurs marchandises.
Assise sur un tabouret, une cuvette de bananes posée sur une pierre qui lui sert de table, en bordure d’une voie précédemment déguerpie, Naminata Bakayoko, dit ne pas être contre le fait qu’on les dégage mais qu’elle se « débrouille » à cet endroit parce qu’elle n’a « pas les moyens ».
Revenus sur leurs mêmes sites, les commerçants jouent au « chat et à la souris » avec la brigade de la salubrité. « Quand on les (les agents) voit venir, on ramasse nos articles », déclare Basile Amed, vendeur de chaussures, déplorant que le ministère ne leur ait pas trouvé un autre site pour les recaser. « On nous a chassé comme des chiens sans nous trouver un autre espace ».
Ils sont conscients que leur présence aux abords des voies dérange mais « la situation oblige », affirme Cissé Oumar, vendeur de chaussures.
Craignant d’être chassé de nouveau, Oumar espère cependant qu’ « on va les laisser tranquille » arguant que ce n’est pas la première fois qu’ils sont chassés.
Le jeune vendeur craint par ailleurs que le nombre de braqueurs et de microbes n’augmente si les commerçants de ce secteur sont définitivement chassés.
Pour lui, tous ceux qui n’auront plus de travail vont faire l' »impossible » pour survenir aux besoins de leurs familles.
« Qu’on nous laisse nous débrouiller. Nous aussi, avons des familles à nourrir » implore-t-il
LKO
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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