En Côte d’Ivoire, 23% des adolescentes de 15 à 19 ans ont eu au moins un enfant, tandis que 7% sont enceintes pour la première fois, révèle un document publié par l’Office national de la population (ONP).
Ce document de l’ONP intitulé ‘’la problématique de l’investissement dans les adolescentes en Côte d’Ivoire’’ a été publié en prélude à la célébration officielle de la 30è Journée mondiale de la population (JMP 2016) qui aura lieu en Côte d’Ivoire, le samedi 30 juillet prochain à Korhogo (extrême Nord).
Cette étude présente ‘’l’immense vulnérabilité’’ liée à cette période de la vie des jeunes filles, notamment en matière de santé de la reproduction, d’éducation et de protection sociale.
‘’L’Indice synthétique de fécondité (ISF) en Côte d’Ivoire estimé à 5 enfants par femme selon l’EDS 2012 (enquête démographique et de santé), est l’un des plus élevés en Afrique et dans le monde. Cela induit une lente transition démographique du fait de cette forte fécondité dont celle des adolescentes (15-19 ans) parmi lesquelles environ 30% ont déjà entamé leur vie féconde avec un taux de fécondité de 129 pour mille’’ indique le rapport de l’ONP.
Toujours selon ce document, ‘’parmi les 15-19 ans, 23% ont déjà eu au moins un enfant et 7% sont enceintes pour la première fois’’. Par ailleurs, 36% des femmes mariées le sont avant 18 ans, ce qui dénote d’une insuffisance de l’application de la loi concernant l’âge au premier mariage et de la persistance des mariages précoces dans des communautés favorables à cette pratique.
‘’Cette situation est particulièrement grave et explique en partie les nombreux cas de décès materno- infantiles chez les adolescentes- mères exacerbées par le contexte de faible accès aux services de santé sexuelle et de la reproduction et une prévalence contraceptive très faible (13,9%)’’, souligne le texte.
Au niveau opérationnel, ce document indique quelques pistes de solutions dont entre autres, accroître le nombre de structures spécialisées dans l’encadrement des adolescentes, construire des collèges de proximité, accroître l’accès à l’information sur la santé de la reproduction et développer l’éducation sexuelle ainsi qu’étendre le système de tutorat à toutes les écoles du pays.
Renforcer le système de gestion des Comité de gestion (COGES) des écoles, sensibiliser les parents et la communauté sur leurs rôles de premiers éducateurs à propos des questions de sexualité avec leurs enfants, formaliser des textes réprimant les enseignants auteurs des grossesses des adolescentes en milieu scolaire, mettre en place des mécanismes pour la prise en charge et l’insertion des jeunes adolescentes non scolarisées et celles vivant en milieu rural figurent également sur la liste des opérations à mener pour résoudre la problématique de l’investissement dans les adolescentes en Côte d’ivoire.
L’organisation de la JMP 2016 est une occasion pour partager, informer et éclairer les gouvernants, les décideurs, les populations ainsi que l’ensemble des acteurs du développement sur la nécessité d’assurer à chaque adolescente ses droits fondamentaux et de créer pour elle des opportunités de réaliser son plein potentiel afin de propulser le dividende démographique et réduire la pauvreté.
CK/ls
APA
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