Par Connectionivoirienne.net
A 76 ans, Tiémoko Yadé Coulibaly ex-président du Conseil économique et social (Ces) attend toujours d’Alassane Ouattara, la nomination à la hauteur de ses espérances.
Ancien haut fonctionnaire à la Bceao (1965-1974), puis patron de la Société générale de banques en Côte d’Ivoire (Sgbci) de 1975 à 1999 avant une retraite bien méritée en 2000, c’est peu de dire que ce natif de Sinématiali est un homme cossu. Transfuge du Pdci Rda, ancien membre du bureau politique, conseiller économique et social (1978-2000), Tiémoko Yadé Francis Dominique Coulibaly rejoint la formation de son vieil ami Alassane Ouattara qu’il a connu à la Bceao, au début des années 2000.
Tiémoko Yadé aura joué sa partition contre l’opposant historique Laurent Gbagbo et ses proches pour le bonheur du Pdci et du Rdr. Patron de Sgbci, il connaissait avec précision la position du compte de l’enseignant et opposant Laurent Gbagbo, « le seul » domicilié à la Société générale. C’est lui qui, usant de sa position licencie des proches de Gbagbo dont Marcel Gossio, ancien Dg du Port, Firmin Kouakou, ex-dirigeant de la filière café cacao, Nahounou Kanon ex-Dg du Crou pour leur accointance avec le gênant Gbagbo. Quels bons et loyaux services !
En tant que militant politique mais discret, Tiémoko Yadé, selon des sachants, a souvent mis la main à la poche pour les actions du parti. Il ne comptait pas en donnant, sûr que quand viendra le jour de gloire, il serait récompensé à la hauteur de sa mise.
Tiémoko Yadé a connu l’exil en France à partir de 2003 après une attaque de son domicile. L’ancien maire de Sinématiali a cependant gardé les contacts avec ses camarades de parti, avec son mentor ADO en particulier. C’est de toute évidence qu’un lobbying en sa faveur a été entrepris en 2005 pour qu’il occupe le poste de Premier ministre à la place de Seydou Diarra, défaillant. Laurent Gbagbo a préféré Charles Konan Banny à sa place. Surtout quand son éternel rival politique et frère ennemi Laurent Dona Fologo filait le parfait amour avec le woody de Mama. Premier échec d’ascension politique pour le banquier, lâché finalement par Alassane Ouattara qui soutenait son ami.
En avril 2011, Alassane Ouattara prend les rênes du pays. Tiémoko Yadé pouvait se permettre de rêver à une nomination digne de son rang. Nos sources nous informent que le poste de président de l’Assemblée nationale lui est promis à condition de se faire élire à l’élection des députés. Ce qu’il réussit par un score plus qu’honorable dans sa circonscription en décembre 2011. Le banquier à la retraite a même fait campagne auprès de ses parents sur la base de cette promesse. « Je serai président de l’Assemblée nationale si vous me votez ». A sa grande surprise, des émissaires du président viennent lui dire plus tard que c’est Guillaume Soro qui est finalement coopté pour occuper ce poste. Yadé tombe des nus mais une autre promesse lui est faite : celle du poste de président du Conseil économique et social, une institution, qui, si elle ne représente plus grand-chose, en est une quand même.
Mais Tiémoko Yadé ne sera pas directement nommé. Il obtient par décret, un poste de 1er vice-président, donc n°2 après Zadi Kessy. Il assumera, le malheur des uns faisant le bonheur des autres, l’intérim de ce dernier en incapacité physique. Bien avant, Marcel Zadi Kessy aura subi une scène des plus grotesques et humiliantes. A une cérémonie de présentation de vœu au chef de l’Etat, quand le maître de cérémonie annonce le CES, c’est plutôt Yadé qui prend les devants. Une scène qui occasionna une petite bousculade avant que le protocole d’Etat ne vienne mettre de l’ordre en indiquant à Kessy qu’il devait venir après Yadé, l’un représentant l’institution et l’autre, la présidence de l’institution. En tout cas c’est la parade qui fut trouvée. Marcel Zadi Kessy, selon notre source n’a jamais digéré cette déconvenue.
En fin de mandat en 2016, Tiémoko Yadé est remplacé par Charles Koffi Diby. Il est appelé à d’autres fonctions. Ces fonctions-là, il les attend toujours.
Tiémoko Yadé va-t-il être de la race des politiciens grands contributeurs à l’émergence de leur formation mais toujours mal rétribués ?
SD
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