Par Connectionivoirienne.net
En Côte d’Ivoire Joël N’guessan est connu comme un politicien voltigeur. Inconstant, il change de couleur politique au gré des rapports de force et selon la direction du vent. C’est peu de dire que pour ce cadre commercial, diplômé de la prestigieuse Ecole supérieure de commerce d’Abidjan (Esca), il n’existe pas d’éthique en politique. Seuls, comptent les intérêts du moment. Initialement militant du Pdci-Rda, Joël N’guessan se fera distingué par sa fronde, en 2001 à Bouaké, à l’occasion de l’élection des maires. Il avait fait mordre la poussière au candidat officiel du Pdci Konan Konan Denis en se présentant comme candidat indépendant parce que le vieux parti n’avait pas porté son choix sur sa personne.
Quand survint la crise de 2002, Joël N’guessan se signale au Mouvement des forces d’avenir d’Anaky Kobénan. Ce dernier croyant avoir recruté un homme de poigne, lui voue une confiance sans faille. Le transfuge du Pdci décroche un juteux portefeuille de ministre des Droits de l’homme après les accords de Linas Marcoussis en 2003. Viré du gouvernement plus tard, et quand il flaire la montée en puissance d’Alassane Ouattara, il se rapproche du Rdr, abandonnant Anaky Kobénan à sa théorie. Les choses s’annoncent plutôt fastes pour lui puisqu’il décroche là encore le poste de porte-parole du parti présidentiel.
Voici le visage de l’homme qui témoigne cette semaine à la Cpi. Un habitué du discours politiquement incorrect et tapageur. Le répondeur automatique pour les besoins de la cause. Le Pdci, l’allié du Rdr a encore en mémoire ses répliques sur son exigence de voir le Rdr revenir à la maison mère. « Pas question de passer en pertes et profits le sacrifice des milliers de militants et sympathisants du Rdr qui ont subi toutes les humiliations et brimades », avait tempêté Joël N’guessan. Lequel dans son ambition de vengeance se présente aujourd’hui comme le témoin de l’accusation à la Cpi.
Il est face à Laurent Gbagbo. Ironie de l’histoire, Gbagbo est celui-là même qui signa un décret pour faire de Joël N’guessan ministre de la République en 2003. Et il a commencé ce qu’il sait faire le mieux : la falsification de l’histoire de la Côte d’Ivoire.
« Les partis politiques en Côte d’Ivoire se créent sur la base de l’idéologie ethnique. (…) Les gens sont proches de leur leader politique en fonction de leur ethnie ». En voici une de ses inventions devant le juge italien Cuno Tarfusser au premier jour de sa déposition.
Quel crédit accorder aux propos d’un homme guidé par la haine et en mission pour faire seulement plaisir à ses mandants. Un homme qui, pour sûr, retournera sa veste dès que sonnera le glas du régime actuel.
Au-delà de son témoignage, c’est le choix du personnel politique en Côte d’Ivoire qu’il faut interroger. Milite-t-il pour la réconciliation ou pour la division des Ivoiriens ?
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