Torsion du Droit et violence
La Côte d’Ivoire oscille en ce moment entre la torsion du Droit et la violence. La malaise est profond et crée une instabilité qui se ressent de jour en jour dans les médias du pays. L’intérêt que les pouvoirs publics ont de voir la Côte d’Ivoire ainsi sombrer n’honore pas la volonté de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) de veiller à la paix dans le monde et au bien-être des peuples trop paupérisés.
Violence et nécessité du Droit en Côte d’Ivoire
En Côte d’Ivoire, la violence faite au Droit ne peut engendrer qu’un climat de terreur virtuelle et effective. Invité par l’association des étudiants juristes de Côte d’ivoire (AEJCI) pour échanger sur « les enjeux de la révision constitutionnelle » dans ce pays, le président démissionnaire du Conseil constitutionnel n’a pas mâché ses mots.
Pour le professeur des professeurs, Francis Wodié, il n’appartient pas au comité d’experts nommés par M. Alassane Ouattara de proposer un nouveau contenu de la future Constitution des Ivoiriens. Cette tâche selon lui revient à la société civile et aux politiques. Les hommes de droit s’occupent de « la forme et non du fond » a-t-il déclaré. Il faut alors un « avant avant-projet » de Constitution et pour Francis Wodié les dates annoncées pour le référendum sont irréalistes pour un travail objectif.
Après toutes ces crises et leurs séquelles « le consensus est indispensable et nécessaire » avant l’élaboration d’une autre loi fondamentale. « Ce n’est pas une révision constitutionnelle » mais il s’agit plutôt de « l’adoption d’une nouvelle constitution » clame-t-il.
Le Juriste en veut pour preuve des propos de M. Alassane Ouattara dans lesquels celui-ci manifestent son intention de passer d’une 2è à une 3è République. Au côté de l’éminent Professeur, d’autres grands noms du Droit. Martin Bléou et Meledje Djedjro ont tenu à soutenir cet élan intellectuel et social. Le dernier cité est lui-même membre du comité des 10 experts nommés par Ouattara ce mardi 31 Mai.
A peine la série de questions-réponses a débuté qu’une attaque d’un étudiant au gourdin a semé la panique dans l’Amphi E de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody. C’est dans la débandade que le Doyen Wodié exhortait les étudiants à ne plus s’entre-tuer « sinon ce pays ne va plus exister ».
S’agissant de sa démission à quelques mois de l’élection présidentielle de 2015, l’ex président du Conseil constitutionnel préfère rester silencieux. Cependant, pour Wodié, quand on travaille il faut tirer les conséquences de toutes les circonstances défavorables. Devant la recrudescence de la violence sur le campus de Cocody et autres établissements universitaires en Côte d’ivoire, Aichatou Mindaoudou s’engage à la sensibilisation des différents acteurs. La représentante spéciale de l’ONU estime que « le monde universitaire doit œuvrer dans le sens de la paix et de la réconciliation nationale ». Pour atteindre cet objectif l’ONUCI compte inculquer aux étudiants, en plus de l’amour du travail bien fait, des valeurs civiques et morales. Dans cette tâche, l’Onusienne à le soutien du gouvernement ivoirien. La Ministre en charge de la cohésion sociale convient avec elle que « l’Université doit être un cadre de tolérance et de convivialité » .
En Février dernier, le Pr Ramata-Ly Bakayoko, Ministre en charge de l’Enseignement Supérieur avait signé un partenariat avec la première responsable de la mission de l’ONU en Côte d’ivoire pour la mise sur pied de Club de Paix dans les Universités et les grandes écoles du pays. Les parents d’élèves seront associés à ce nouveau défi que l’ONUCI se donne avant son départ annoncé pour Juin 2017.
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