Au moment même où nous mettons sous presse à l’instant, la ville de Touba rythme avec des bruits assourdissants d’affrontement de grenages lacrymogènes contre des jets de pierres. Tout est parti d’un procès ouvert vers 10h30 dont le rôle indiquait « vol en réunion avec violence portant sur une carcasse de bœuf ».
En réalité, le sempiternel conflit agriculteurs/éleveurs vient de refaire surface à la faveur d’abattage d’un bœuf qui figurait parmi le troupeau ayant ravagé un champ agricole. Les faits ont eu lieu en mi mai et le jugement avait lieu ce matin au Tribunal de Touba.
D’une part Touré Adama était opposé aux plaignants Touré Mamadou et Touré Nour. Tôt le matin déjà dans la cour du Tribunal, le ton était donné vu la présence massive de femmes, jeunes et vieux de la ville qui protestaient contre la tenue même de ce procès. Malgré la tension palpable, le juge Bafouman Kouakou Lucien déroula le rôle. Mais sur proposition du Procureur Yanon Valéry, le jugement de cette affaire fut mis en différé pour « dossier incomplet ».
Cependant un groupe de jeunes gens converge vers le centre ville et s’attaquent au magasin de Bamba Karim, président des éleveurs du Bafing. Karim est soupçonné de soutenir les éleveurs peulhs contre les populations agricoles selon qui leurs champs sont ravagés régulièrement par les troupeaux de bœufs sans dédommagement véritable.
Devant la furie des manifestants, la police et les gendarmes de l’escadron entrent dans la danse. Commence alors la course poursuite tandis que les coups de gaz lacrymogène commencent à retentir. Les deux parties en « conflit » se projettent alors ces gaz et des projectiles.
Acculés, des jeunes décident d’en découdre avec les peulhs. Plusieurs personnes sont blessées. Un journaliste est molesté. Avant d’achever notre rédaction, des tirs se font entendre partout dans la ville. La cité de l’Arbre céleste est totalement troublée en ce moment.
Bayo Lynx, à Touba
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