Par Connectionivoirienne.net
Depuis 10 heures ce mercredi 25 mai 2016, Michel Gbagbo répondait à une convocation de la gendarmerie dans un premier temps avant d’être entendu au tribunal de première instance d’Abidjan Plateau, par le procureur de la République et enfin par un juge d’instruction. Ce film juridico-politique aura duré un peu plus de dix heures au bout desquelles, le fils de Laurent Gbagbo a été autorisé à rentrer chez lui.
Le secrétaire national du Fpi, le parti fondé par son père, devait répondre de propos qu’il a tenus dans une interview accordée au site d’information koaci.com, dirigé par le français Laurent Despas. Ce dernier et le journaliste auteur de l’interview ont été interpellés par la gendarmerie. Ils ont passé une nuit dans ses locaux.
Michel Gbagbo avait pris à défaut le chef de l’Etat Alassane Ouattara qui soutenait le 1er mai 2016 qu’il n’y a plus de prisonniers politiques en Côte d’Ivoire. Tous ceux qui ont été arrêtés dans le cadre de la crise postélectorale sont libérés sauf trois ou quatre, soutenait en substance Alassane Ouattara. Michel Gbagbo a démontré le contraire, révélant la disparition d’au moins trois cents prisonniers de la crise postélectorale. « La déclaration du président Ouattara est erronée et malhonnête », avait ajouté Michel.
En répondant aux différentes convocations, le fils de Gbagbo a dit qu’il était prêt à assumer ses propos. Finalement, il a été autorisé à rentrer chez lui mais la procédure reste ouverte et suit son cours. Autrement dit l’affaire n’est pas close et Michel devrait prendre un autre rendez-vous avec le tribunal dans les jours à venir.
Selon une association de défense des prisonniers politiques interrogée par connectionivoirienne et qui a requis l’anonymat, cette nouvelle affaire participe des manœuvres d’intimidation du pouvoir pour taire tous ceux qui ne pensent pas comme lui. « Michel Gbagbo n’a fait que dire la vérité. Des prisonniers ont bel et bien disparu », a commenté notre interlocuteur.
Michel a été assisté tout au long de la procédure par Me Rodrigue Dadjé qui défend également le dossier Simone Gbagbo. Il a eu le soutien ferme de Laurent Despas qui s’est abstenu de dire un mot tant que son interviewé n’est pas libéré. La division des droits de l’homme de l’Onuci était également de la partie tout comme de nombreux militants du Fpi venus spontanément au tribunal.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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