Par Connectionivoirienne.net
«Tous les prisonniers seront libérés», promet-elle aux exilés
Une délégation ministérielle conduite par la ministre de la Solidarité et de l’Indemnisation des victimes, Mariatou Koné est arrivée au Ghana ce jeudi 12 mai 2016, après l’étape du Libéria. La ministre a rencontré dans une atmosphère électrique les exilés et réfugiés ivoiriens dans les locaux du Hcr à Accra. Sa mission est de convaincre ses frères ivoiriens qui sont dans ce pays à rentrer en Côte d’Ivoire.
Elle a été accueillie dans une hostilité totale mais ne s’est pas découragée, convaincue qu’une telle mission ne pouvait qu’être périlleuse. Dans leurs complaintes, les réfugiés qui se réclament tous du président Gbagbo ont demandé la libération des prisonniers dont Assoa Adou, Hubert Oulaye, Lida Kouassi et les autres encore détenus.
C’est pour eux un gage de confiance.
La délégation de la ministre comprenait des hommes de Dieu dont l’évêque d’Agboville Mgr Alexis Touably. Selon des témoins, plusieurs participants parmi les réfugiés ont refusé d’obéir à sa prière sous prétexte que l’Eglise catholique reste muette depuis longtemps sur les horreurs subies par les Ivoiriens ces dernières années. Avec courage, le prélat a pris la parole pour rassurer. « Soyez rassurés j’ai compris le message », a-t-il répondu aux différentes plaintes en prenant l’engagement de réunir les prêtres dès lundi pour leur faire part de l’indignation des exilés et réfugiés ivoiriens.
La ministre qui s’est adressée à ses compatriotes n’a pas eu que des mots doux. Par moments, elle a piqué une crise de nerfs. « Je vous ai parlé avec respect, je souhaite que vous me répondiez avec respect. La violence ne résout rien », a-t-elle lancé un instant pour appeler à la discipline. Puis expliquant sa mission et donnant les assurances du gouvernement elle annonce que la libération des prisonniers est un processus et que tous seront libérés. Puis la ministre d’ajouter qu’il n’y aura plus d’arrestations, que c’est un engagement du président Ouattara.
Elle sera abondamment cuisinée sur cette déclaration à l’aune du dernier discours d’Alassane Ouattara le 1er mai 2016 devant les centrales syndicales. Le chef de l’Etat affirmait que ceux qui sont en exil aujourd’hui, sont des exilés volontaires. ‘’Comment peut-on aller en mission pour convaincre des exilés volontaires de rentrer ?’’, cette question est souvent revenue dans les échanges selon un informateur qui a pris part à la rencontre.
Au total, ce rendez-vous aura également mis au goût du jour la suspicion et les divisions au sein des organisations des exilés ivoiriens. Ceux qui sont pour le retour au pays et ceux qui posent encore des conditions, notamment la sécurité. Kadet Bertin qui était assis à la table d’honneur avec la ministre et l’ambassadeur Ehui, n’a pas été ménagé. Le traitre était tout trouvé. Il a été chahuté par moments. Notons que plusieurs barons du Fpi dans ce pays n’ont pas jugé nécessaire de faire le déplacement. Elle est bien loin, la fin des rancœurs en Côte d’Ivoire.
S. Debailly à Abidjan (infos : réfugiés au Ghana)
sdebailly@yahoo.fr
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