Côte d’Ivoire: Simone Gbagbo jugée pour crime contre l’humanité ? Décision attendue ce jeudi

SIMONE

La Cour suprême de Côte d’Ivoire va se prononcer jeudi sur la tenue du procès prévu le 9 mai de Simone Gbagbo, l’ex-première dame ivoirienne, pour «crime contre l’humanité», contesté par ses avocats.

Simone Gbagbo avait été déboutée le 17 mars par la Cour suprême après avoir introduit un pourvoi en cassation contre son renvoi aux assises, au motif que son mémoire avait été déposé «tardivement».

Me Rodrigue Dadjé, un des avocats de Mme Gbagbo, conteste cet argument, affirmant avoir déposé son mémoire dans les temps contre l’arrêt de la chambre d’accusation rendu le 27 janvier renvoyant Mme Gbagbo aux assises.

La Cour suprême a été saisie une deuxième fois par la défense de Mme Gbagbo contre la décision du 17 mars.

«Si la décision de la Cour suprême m’est favorable, il n’y aura pas de procès Simone Gbagbo le 9 mai», a affirmé son avocat.

Une décision contraire va renvoyer l’ex-première dame aux assises pour «crime contre l’humanité» et «crime de guerre».

Simone Gbagbo, épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo – actuellement jugé à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI) –, a été condamnée en mars 2015 à 20 ans de prison, notamment pour «attentat contre l’autorité de l’État», lors de la crise postélectorale de 2010-2011.

Considérée comme une protagoniste majeure de la crise, l’ancienne «Dame de fer», à la personnalité très controversée, est également poursuivie pour «crimes contre l’humanité» par la CPI.

Mais Abidjan refuse son transfèrement à La Haye malgré plusieurs requêtes de la Cour, affirmant être en mesure d’assurer à l’ex-première dame une justice exemplaire sur le sol ivoirien.

«Les infractions pour lesquelles elle est poursuivie à Abidjan sont les mêmes que celles de la CPI. Or le principe de la CPI est ceci: ou vous jugez la personne ou vous nous la remettez», avait expliqué un magistrat ivoirien ayant requis l’anonymat.

Le président ivoirien Alassane Ouattara a affirmé début février qu’il «n’enverrait plus d’Ivoiriens» à la CPI, estimant que son pays avait désormais une «justice opérationnelle».

La crise postélectorale est née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010. Les violences avaient fait plus de 3000 morts en cinq mois.

Si les deux camps se sont montrés coupables d’exactions pendant la crise de 2010-2011, aucun responsable pro-Ouattara n’a à ce jour été inquiété, ce qui nourrit les accusations par l’opposition de «justice des vainqueurs».

AFP

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