Douze ans après, toujours pas de justice pour Guy-André Kieffer
Cela fait douze ans jour pour jour que le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer a disparu en Côte d’Ivoire. Il enquêtait sur d’éventuelles malversations dans la filière du cacao. Comme presque chaque année depuis 2004, sa famille et ses proches regrettent l’enlisement de l’enquête.
Guy-André Kieffer enquêtait sur les milieux troubles du commerce du cacao et sur d’éventuelles malversations dans la filière. Aujourd’hui, malgré les déclarations de bonnes intentions, et quatorze mois après l’envoi d’une commission rogatoire internationale par le juge d’instruction Cyril Paquaux aux autorités ivoiriennes, l’enquête patine au grand désespoir de la famille du journaliste. Si le nouveau juge d’instruction paraît vouloir entendre certains témoins clefs, du côté d’Abidjan, rien de concret n’a eu lieu depuis si longtemps que les familles du disparu en viennent à douter. La seule audition, prévue début mai, est celle d’un témoin en France par le successeur du juge Patrick Ramaël, indique une source proche du dossier. Pourtant, on ne compte plus les promesses ou engagement de faire avancer cette enquête pour connaître les circonstances et les protagonistes qui ont entrainé la disparition du reporter, il y a douze ans. Une cellule spéciale d’enquête s’est vu confier le dossier en Côte d’Ivoire. Lors d’une rencontre avec le président ivoirien, la ministre française de la Justice de l’époque, Christiane Taubira, avait déclaré que la France veillerait à ce que l’enquête ne soit pas entravée et le président Ouattara lui-même, au lendemain de son élection de 2010, avait promis à la famille d’aider pour que la vérité se manifeste.
Depuis, c’est le silence radio. – Osange Silou Kieffer, l’épouse du journaliste, regrette que le président français François Hollande n’ait jamais accepté de les recevoir et exprime aussi des regrets vis-à-vis du président ivoirien Alassane Ouattara. Elle refuse de renoncer à son combat pour qu’éclate un jour la vérité. Nos avocats sont très vigilants. Mais nous ne pouvons pas précipiter les choses. C’est une attente énervante et douloureuse. Je suis, douze ans après, motivée par la même colère, par la même détermination qu’en 2004
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