Côte d’Ivoire contentieux avec la SICOGI: le jeu trouble du Fonds de prévoyance militaire

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Une affaire oppose le Fonds de prévoyance militaire (FPM) et la Société de construction et de gestion immobilière (SICOGI).

Cette affaire remonte à 2013 , période à laquelle la SICOGI et le FPM ont signé une convention dans le cadre d’un programme de construction de 2500 logements à Cocody Angré, destinés aux Forces républicaine de Côte d’Ivoire (FRCI).

Dans cette convention, le FPM confie à la SICOGI, la maîtrise d’ouvrage et l’aspect commercial du projet qui a démarré en 2015.

Il y’a six mois environ le FPM aurait constaté que la SICOGI ne respecte pas ses engagements. Ce qui a ouvert la voie à un contentieux. Le FPM réclame le reversement de plus de 600 millions de FCFA, qui correspondrait au solde sur encaissement.

Contactée dans le cadre de l’affaire, la SICOGI n’a pas souhaité réagir. D’abord parce que les griefs formulés n’étaient pas de son fait. Elle ne reproche rien à personne, et elle ne se plaint pas, a-t-on appris. La SICOGI par ailleurs estimait que l’information n’en valait pas la peine.

Sur insistance de l’IA, un cadre a finalement lâché cette réaction à la date du 10 février 2016 , longtemps avant la divulgation des informations dans certains médias, tendant à faire croire qu’il y’a eu détournement et malversations : « si vous estimez que c’est bon pour vos lecteurs, vous êtes libres d’écrire, mais nous à la SICOGI nous n’en voyons pas l’intérêt, nous ne communiquons pas sur nos échanges avec nos partenaires. Faites votre travail librement. Mais retenez aussi que sous la gouvernance du Président Ouattara, une entreprise, un Dg ne peut détourner 600 millions Fcfa, ou 1 milliard 200 millions comme ça. C’est trop beau pour être vrai».

La même attitude a été ensuite observée et maintenue par le DG Camara, Loukimane , même lorsque des médias et sites internet, s’en sont pris à l’entreprise.

Ce qui intrigue dans l’affaire , c’est l’attitude du plaignant dont les griefs ont servi de prétexte pour «flinguer» la SICOGI.

Approché entre le 2 février et le 10 février 2016, soit deux semaines avant que la presse en parle, le Fonds de prévoyance militaire par le biais de son premier responsable, le colonel-major Konan Kouamé avait indiqué au cours d’un échange téléphonique qu’il n’y aucun problème, que tout allait bien et qu’il était disposé à nous rencontrer pour en parler. Rendez-vous est alors pris pour le lendemain matin, 10 février 2016 au FPM.

Sur le lieu du rendez-vous, le Dg du FPM fait faux-bond. C’est plutôt le conseiller en communication qui, a appuyé les propos tenus la veille son patron lors de l’échange téléphonique évoqué ci haut : « s’il y a un problème entre le FPM et la SICOGI, le Dg prendra ses responsabilités. Laissez-le d’abord épuiser tous les recours qui s’offrent à lui».

Voilà où nous en étions jusqu’à ce que des médias publient des courriers et communiqués du colonel-major Konan Kouamé.

Pourquoi ce jeu trouble du FPM et de son directeur général qui avait pourtant nié l’existence d’un quelconque problème entre sa structure et la SICOGI ? Pourquoi subitement le FPM et son DG décident de communiquer, et accréditer les allégations de détournement, à travers un communiqué disant que les tutelles ont été saisies? Le contentieux avec la Sicogi n’est-il pas un moyen d’étouffer d’autres scandales anciens qui couvent toujours, ou même des problèmes nouveaux. Des clarifications sont attendues de la part du colonel-major, Konan Kouamé.

Si la Sicogi paie le prix de son mutisme et refus de communiquer dans cette affaire, laissant libre cours aux spéculations et aux suspicions au point de susciter un audit du Ministère en charge du buget et du Portefeuille de l’État , l’attitude du FPM suscite une suspicion légitime.

Patrick Doua pour Afrikipresse.fr

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