Par Connectionivoirienne.net
Comment il a installé un bureau parallèle
Entre le ministre-maire Amichia et le bureau élu de la jeunesse communale de Treichville, c’est la discorde totale. Et chaque jour qui passe, les positions se durcissent. De quoi s’agit-il ?
Au cours d’une conférence de presse ce jeudi 4 février 2016, au centre Saint Egidio de la commune et non au foyer communal loué désormais à une église, le président élu de la jeunesse communale, Zouzou Marius Monneroh a expliqué tous les déboires qui sont les siens depuis son élection en avril 2015, après injonction du ministre de l’Intérieur. « Au lendemain de la réélection du maire François Albert Amichia, la jeunesse de Treichville était très heureuse parce qu’elle voyait en lui un avenir prometteur. Mais à sa grande surprise, c’est tout à fait le contraire que nous constatons. La jeunesse est délaissée, livrée à elle-même et pis, méprisée. En somme nous jeunes de Treichville nous sommes abandonnés par notre maire. Nous nous sentons trahis et donc déçus », dit-il d’entrée de jeu avant de relater les coups portés contre son bureau.
Premier coup : après l’élection du président de la jeunesse.
M. Zouzou raconte qu’aussitôt élu, il a adressé des courriers au maire Amichia qui n’y a jamais répondu alors que le but était d’aller se présenter à lui en tant que premier responsable de la jeunesse communale. Sans se décourager, après la nomination de M. Amichia comme ministre, il a organisé la jeunesse pour accueillir et célébrer le nouveau ministre. Une nouvelle demande d’audience est formulée. Jamais elle ne trouvera réponse. Au bout de quelques démarches, les hommes du maire diront au président de la jeunesse que le maire n’a pas le temps au regard de ses nouvelles charges.
Zouzou se convainc alors que, le maire de Treichville ne reconnait pas son élection, puisqu’entre temps, « il a choisi sa jeunesse à lui », selon les propres termes du conférencier. « On conclut que le maire Amichia depuis belle lurette était dans une logique de mépris vis-à-vis de la jeunesse », déclare M. Zouzou qui n’entend pas se laisser faire.
Dans les prochains jours il entend « prendre ses responsabilités », si besoin, en organisant des actions de masse. « Il voulait avoir quelqu’un qu’il manipule », dit-il, exprimant sa déception de voir ses projets et doléances sans début de solution. Par exemple, le remboursement du Fonds de la jeunesse dans le cadre du programme « Agir pour les jeunes » se fait à Treichville au taux de 12 % alors qu’il devait être de 1%. Les jeunes disent ne pas comprendre le mutisme de leur maire sur ce fait, de même qu’ils ne comprennent pas le grand chômage qui frappe la jeunesse de Treichville, une commune qui regorge de grosses entreprises.
Albert Amichia est le nouveau ministre des Sports du gouvernement d’Alassane Ouattara. Il est issu du Pdci-Rda et maire de Treichville depuis 2001. Il était un temps, pressenti pour être directeur de campagne d’Essy Amara. Pour le contenter, il sera nommé ministre des Sports avant même la présidentielle de 2015, poste qu’il conservera dans le gouvernement Duncan 2. Selon nos informations, le maire est favorable à un bureau de jeunesse qu’il contrôle. C’est à juste titre qu’il ne reconnaît le président élu par les 49 présidents de quartiers de Treichville, le soupçonnant de ne pas être de son bord politique. Zouzou Marius, lui s’en défend : « Mon parti, c’est la jeunesse. Cette jeunesse qui se meurt à Treichville ».
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