Côte d’Ivoire: Le procureur veut “faire disparaître les crimes” des forces pro-Ouattara (défense Gbagbo)

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Par Patrice Allegbe

La défense de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et l’un de ses proches, Charles Blé Goudé, détenus à la Cour pénale internationale (CPI) pour “crimes contre l’humanité”, a accusé lundi le procureur de vouloir “faire disparaître les crimes” des forces pro-Ouattara, qu’elle a qualifié de “bourreaux”.

“Pas un mot sur la tentative de prise du pouvoir par la force pro-Alassane Ouattara, sur l’attaque menée contre la résidence de Gbagbo (….) Faire disparaître les bourreaux, c’est faire disparaître leurs crimes”, a déclaré Me Emmanuel Altit, devant la Cour.

Selon lui, “c’est dommage qu’elle ne s’est pas intéressée aux rebelles pro-Ouattara” et de leurs ” assauts qui ont ravagé le nord” de la Côte d’Ivoire pendant des années, après le coup d’Etat manqué du 19 septembre 2012.

Cette démarche du procureur, Fatou Bensouda, montre qu’elle veut “renoncer à aller contre (ses) engagements” à faire la lumière sur la crise postélectorales ivoiriennes, qui a fait officiellement plus de 3.000 morts.

Rappelant le début de la crise politico-militaire en Côte d’Ivoire, il a révélé “l’invasion venue du Burkina ayant abouti à la partition du pays le 19 septembre 2012”.

“Le procureur est tellement mal à l’aise avec son scénario sans fondation (…) il passe sous silence tous les évènements de l’histoire ivoirienne”. Les “tentatives de prise de pouvoir par la force par les forces pro-Alassane Ouattara disparu du dossier du procureur”, a-t-il ajouté.

Il a par ailleurs soutenu que la procureur veut “faire disparaître les protagonistes de la bataille de la prise d’Abidjan”, insistant qu’elle “n’ait pas pris la peine de s’intéresser aux rebelles pro-Ouattara, à ceux qui ont ravagé le Nord du pays pendant des années”.

“Ce sont ces mêmes chefs de guerre qui ont été impliqués depuis 1999 dans toutes les tentatives visant à placer au pouvoir Alassane Ouattara par la force” et qui “sont aujourd’hui au pouvoir en Côte d’Ivoire”, a-t-il poursuivi.

“Leurs armes étaient la clé de leur pouvoir et le moyen qu’ils avaient trouvé pour s’enrichir au dépend des populations, parce que s’en tenir à la réalité conduirait à remettre en question le portrait du procureur” de présenter M. Gbagbo comme “un président despote”.

Les forces pro-Ouattara “avaient le soutien du Burkina Faso”, leur “base arrière…au camp de Pô (région du centre-sud burkinabè, près de la frontière avec le Ghana)”. “Je vous parie qu’aucun d’entre les soutiens d’Alassane Ouattara ne sera jamais poursuivi ici”, a-t-il lancé.

M. Gbagbo et Charles Blé Goudé ont plaidé tous deux “non-coupables” à l’ouverture de leur procès vendredi à La Haye (Pays-Bas), au siège de la Cour pénale internationale.

PAL
Alerte info/Connectionivoirienne.net

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