Le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Kigbafori Soro, a saisi l’occasion des festivités du Tchologo Festival 2015, le 31 décembre 2015, à Ferkessédougou, pour évoquer ses relations avec l’ex-Premier ministre du Burkina Faso, Yacouba Isaac Zida. Également, il a évoqué les affaires des « écoutes téléphoniques » et du mandat d’amener d’une juge française au moment où il était en visite en France.
« Au Burkina Faso, je n’ai que des amis pour y avoir séjourné pendant longtemps. Le personnel politique m’est connu », a-t-il déclaré. Et de se souvenir: « pas plus tard qu’il y a deux ans, l’ancien Premier ministre Yacouba Isaac Zida était ici à Ferkessédougou chez moi pour des vacances ».
A la suite du coup d’État avorté du 16 septembre 2015, une conversation téléphonique présumée entre Guillaume Soro et l’ex-ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso dans laquelle il était question de déstabilisation a circulé sur Internet.
M. Zida a confirmé l’authenticité du document sonore au moment où la justice militaire de son pays a annoncé avoir saisi des experts pour authentification. A cela est venu s’ajouter l’histoire du mandat d’amener d’une juge français contre Guillaume Soro suite à une plainte de Michel Gbagbo pour séquestration. Pour le président de l’Assemblée nationale, cela visait à l’humilier et à travers lui, la Côte d’Ivoire.
Le N°2 de l’État de Côte d’Ivoire, pris dans la « spirale de l’emballement et de l’affolement médiatique », a indiqué qu’il ne souhaite à personne ce qu’il a vécu.
« En ma qualité de président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, il m’était interdit par élégance de répondre (…) Il fallait me contenir pour ne pas brouiller davantage les relations entre la Côte d’Ivoire et la France et entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso », a expliqué M. Soro.
Poursuivant, il a révélé: « le Président de la République lui-même m’a apporté son soutien et m’a demandé de porter ma croix. J’ai suivi son conseil et j’ai évité de faire perdurer la polémique. Aujourd’hui, je ne peux que réitérer mes remerciements. »
Insistant sur la préservation des relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, il a affirmé que des jeunes ivoiriens sont morts dans le combat pour la suppression de la carte de séjour. Tout comme pour que ces deux pays puissent tenir des Conseils de ministres conjoints. « Je ne serai pas celui qui, après avoir sué sang et eau, va fouler au pied ces engagements », a-t-il assuré.
Pour Guillaume Soro, l’on ne peut pas sacrifier des amitiés pour le pouvoir. « Après tout, quand ce pouvoir éphémère finira, il restera l’amitié. Je crois plus en la sincérité de l’amitié qu’en la boulimie du pouvoir. De toutes les façons, comme on le dit, la vérité finira par triompher du mensonge », a-t-il dit.
CHEICKNA D. Salif
salifou.dabou@fratmat.info
Source : guillaumesoro.ci
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