Le FPI condamne et dénonce le laxisme des forces onusiennes
Déclaration suite aux événements tragiques survenus à Néko (Lakota)
Les faits
1- Le lundi 8 novembre 2015, au corridor de Néko, village de feu le ministre d’Etat Emile Boga Doudou, une rixe éclate entre le chauffeur d’un véhicule de transport et un passager originaire de ce village, précisément du quartier de Domaboué. Au cours de cette bagarre, le chauffeur, poussé sur la voie, est percuté par un véhicule de passage. Le chauffeur percuté décède des suites de cet accident.
2- Tard dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 novembre 2015, les chasseurs traditionnels (Dozos) et les jeunes du quartier Dioulabougou de Néko, armés de gourdins, de machettes, de haches et de fusils, attaquent tout le quartier de Domaboué. Plusieurs habitants sont blessés, de nombreuses maisons sont incendiées et le quartier est totalement saccagé. Les populations sont contraintes de fuir le village pour se réfugier dans la forêt où un homme trouve la mort à la suite d’une morsure de serpent.
3- Dans l’après-midi du mardi 9 novembre, d’autres supplétifs FRCI et Dozos appelés en renfort arrivent des contrées voisines et lointaines de Sago et Sassandra. Une seconde attaque, perpétrée en présence des gendarmes et des forces de l’ONUCI, se solde par davantage de maisons incendiées et de biens pillés.
Notre analyse
De ces événements, le Front populaire ivoirien relève que les chasseurs traditionnels Dozos, contrairement à la propagande du régime Ouattara et aux rapports rassurants de Madame Souleymane Aïchatou Mindahoudou, Représentante spéciale du Secrétaire générale de l’ONU en Côte d’Ivoire (ONUCI), sont toujours armés et sévissent dans les régions forestières, au Sud du pays, loin de leur sphère traditionnelle située au Nord de la Côte d’ Ivoire, et que leurs exactions se déroulent malgré la forte présence des forces de l’ONUCI sur l’ensemble du territoire national ;
– Le FPI constate que cette insécurité est savamment organisée sur l’ensemble du territoire ivoirien depuis l’avènement par la force du régime Ouattara, se déroule sous l’œil complice de l’ONUCI et a pour bras séculiers les Dozos, les supplétifs des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et les « Microbes », jeunes enfants de 10 à 15 ans armés de couteaux et autres objets tranchants pour agresser et tuer ;
– Le FPI rappelle que dans un Etat normal, nul ne doit se rendre justice et les autorités doivent veiller à ce que les citoyens agressés ou lésés dans leurs droits s’adressent aux forces de l’ordre ou aux autorités administratives et judiciaires afin que le tort à eux causé soit réparé ;
– Le FPI constate que depuis les évènements de Néko où des Dozos, des jeunes identifiés comme des supplétifs FRCI et militants du Rassemblement des Républicains (RDR, parti présidé par le chef de l’Etat) ont attaqué et blessé des populations, le régime Ouattara garde, encore une fois, le silence coupable dont il a l’habitude en pareille circonstance ;
– Le FPI relève enfin que la cohabitation entre les communautés est devenue très difficile du fait de l’organisation de l’insécurité par le régime Ouattara, et observe que l’insécurité généralisée en Côte d’Ivoire, avec le phénomène des Dozos, des coupeurs de route et autres « Microbes », résulte du sabotage du programme de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) par le pouvoir, dans le but de maintenir ses milices en armes et de les utiliser à des fins obscures.
Notre position du FPI
Face à ces agressions meurtrières organisées par le régime Ouattara et protégées par ses soutiens, le Front populaire ivoirien :
– S’incline respectueusement devant la mémoire des deux défuntes victimes du village de Néko et présente ses sincères condoléances aux deux familles éplorées ;
– Condamne vigoureusement la réaction de terreur des Dozos, des supplétifs sur l’ensemble de la population de Néko ;
– Condamne également le silence du régime Ouattara et de Madame Souleymane Aïchatou Mindahoudou de l’ONUCI, silence assimilable à un aveu dans la mise en place et l’entretien de l’insécurité organisée contre des populations ciblées en Côte d’Ivoire ;
– Apporte son chaleureux réconfort aux populations agressées et blessées dont tous les biens ont été saccagés, volés et qui vivent dans le dénuement total ;
– Dénonce le recours systématique aux armes et à la brutalité de certaines populations (principalement celles du Nord), des Dozos et autres éléments armés parallèles du régime, pour régler les conflits intercommunautaires qui doivent être jugulés par les autorités coutumières, administratives, sécuritaires ou judiciaires dans un Etat organisé ;
– Condamne les violences perpétrées régulièrement par ces forces parallèles entretenues par le pouvoir contre les populations paisibles et qui mettent à mal la cohésion sociale ;
– Attire l’attention des Ivoiriens et de la communauté internationale sur le risque de conflit intercommunautaire généralisé perceptible dans le pays du fait des agissements des agresseurs à la solde du régime Ouattara et leur demande d’agir dès maintenant pour éviter le pire à la Côte d’Ivoire ;
– Exige, encore une fois, le désarmement immédiat de toutes ces milices (Dozos, supplétifs FRCI, Microbes, etc.) et le retour sans délai des Dozos dans leur zone traditionnel de compétence, à savoir le Nord du pays.
Fait à Abidjan, le 4 décembre 2015
Pour le Front Populaire Ivoirien
Le Secrétaire Général Adjoint par intérim,
Porte -Parole
KONE Boubakar
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