Le chef de l’Etat ivoirien sortant Alassane Ouattara est réélu selon la CEI avec un score soviétique de plus de 83,66% au premier tour de la présidentielle balisée du 25 octobre 2015, sans réel suspense et entachée de nombreuses irrégularités dans l’organisation aussi bien que dans son déroulement. C’est un président fortement affaibli, à l’assise populaire plus que jamais douteuse, qui tout de même affirme-t-il, vouloir « aller encore plus loin » avec ses concitoyens en propulsant la Côte d’Ivoire, au cours de son second mandat, au rang des pays émergents à l’horizon 2020. (HC)
Présidentielle ivoirienne: Ouattara en tête des résultats partiels de 17 régions sur 31
Par Edwige FIENDE
Le président ivoirien Alassane Ouattara, candidat à sa succession à la présidentielle, est en tête des résultats partiels de 17 régions sur 31 publiés mardi soir à la télévision publique.
Selon ces résultats partiels publiés par la Commission électorale indépendante (CEI) chargée d’organiser le scrutin M. Ouattara a obtenu entre autres 99,26% des voix dans la région du Worodougou (Nord-ouest), 96,5% dans le Hambol (Centre-nord), Bafing (nord-ouest) (98,19%), Poro (Nord 98,8%) des zones réputées favorables au chef de l’Etat.
Le président a également récolté 45% dans la Mé (Sud) et Grands ponts (67%) des régions réputées proches de l’ex-président Laurent Gbagbo, devant le candidat du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) Pascal Affi N’Guessan qui a obtenu respectivement 39% et 18%.
A Abidjan, M. Ouattara devance de loin ses six adversaires dans sept communes notamment à Adjamé (90,96%), Abobo 85,48%), des quartiers qui lui sont favorables, mais aussi à Yopougon quartier populaire à l’ouest d’Abidjan, considérée comme un fief de l’opposition où il a obtenu 79,74%.
Quelques résultats d’Abidjan
Cocody: Alassane Ouattara (73,75%), Pascal Affi N’Guessan (9,96%)
Koumassi: Alassane Ouattara (82,43%), Pascal Affi N’Guessan (5,75%)
Anyama: Alassane Ouattara (79,62% ADO, Pascal Affi N’Guessan (9,37%)
Plateau: Alassane Ouattara (73,8%) Pascal Affi N’Guessan (9,65%)
Adjamé: Alassane Ouattara (90,96%), Pascal Affi N’Guessan (3,74%)
Abobo: Alassane Ouattara (85,48%), Pascal Affi N’Guessan (6,15%)
Yopougon: Alassane Ouattara (79,74%) Pascal Affi N’Guessan (5,73%)
EFI
Ouattara met l’émergence en ligne de mire pour son 2nd mandat (PORTRAIT)
Par Patrice ALLEGBE
Né à Dimbokro, dans le centre ivoirien en 1942, il va dès l’âge de 20 ans aux Etats-Unis après le baccalauréat, grâce à une bourse américaine, pour y poursuivre ses études.
Inscrit à l’Institut de technologie de Drexel puis à l’université de Pennsylvanie (nord-est), il obtient en 1967 un master en économie. Un an plus tard, il intègre le Fonds monétaire international (FMI), avant de décrocher son doctorat d’Etat en sciences économiques en 1972.
En 1973, il est recruté à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), où il occupe les fonctions de chargé de mission, conseiller du gouverneur, directeur des études, puis vice-gouverneur. En octobre 1988, il devient gouverneur de cette institution financière régionale.
Onze ans plus tard, il retourne au FMI pour assumer les charges de directeur du département Afrique de l’institution financière internationale, un poste qu’il cumule avec celui de conseiller spécial du directeur général.
Durant ces années, il acquiert une expertise en matière de développement. Cet ancien haut fonctionnaire du FMI, qui avait sous sa charge plus de 80 pays, et ex-gouverneur de la Bceao est appelé à d’autres fonctions en Côte d’Ivoire.
Incursion dans la sphère politique
Le premier président ivoirien, feu Félix Houphouët-Boigny, demande au jeune économiste en avril 1990, de conduire le « Comité interministériel chargé de l’élaboration et de la mise en application du programme de stabilisation et de relance » de la Côte d’Ivoire, qui traverse une crise économique.
Nommé Premier ministre par Houphouët-Boigny le 7 novembre 1990, M. Alassane Ouattara, s’attèle à mettre en place un programme d’ajustement structurel en vue du redressement de l’économie de la Côte d’Ivoire.
Trois ans après, M. Houphouët-Boigny, décède à un âge très avancé, et Alassane Ouattara rencontre une résistance des barons du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), l’ex-parti unique, qui voient d’un mauvais œil son positionnement sur la scène politique ivoirienne.
Henri Konan Bédié qui succède au « Vieux » en sa qualité de président de l’Assemblée nationale, fait voter en décembre 1994 un code électoral stipulant que tout candidat à la présidentielle doit « être Ivoirien de naissance, né de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens. Il doit n’avoir jamais renoncé à la nationalité ivoirienne ».
En 1999, l’ancien directeur général adjoint du FMI rentre en Côte d’Ivoire après cinq années passées au sein de l’institution. Il prend la tête du Rassemblement des républicains (RDR) fondé par Djéni Kobina et annonce officiellement sa candidature à la présidentielle d’octobre 2000, mais elle est invalidée pour cause de « nationalité douteuse ».
Le 28 juin 2002, la justice ivoirienne délivre finalement à M. Alassane Ouattara un certificat de nationalité. Et le 5 août, le RDR, son parti entre au gouvernement.
Environnement familial
En 1984, Alassane Ouattara, alors vice-gouverneur de la Bceao, rencontre Dominique Nouvian, une Française, femme d’Affaires qui gère les propriétés immobilières du premier président ivoirien Félix Houphouët-Boigny et de son homologue gabonais Omar Bongo au sein du groupe « AICI ». Il l’épouse le 24 août 1991 à Paris.
Il est père de deux enfants, issus de son premier mariage avec l’Américaine Barbara Jean Davis.
Plateforme des houphouétistes, la coalition au pouvoir
En mai 2005, à Paris, M. Ouattara paraphe avec M. Bédié un accord pour faire front commun contre l’ex-président Laurent Gbagbo. C’est le début de la naissance du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), qui prendra le pouvoir après l’élection présidentielle de 2010.
Le RHDP regroupe le RDR (parti au pouvoir), le Mouvement des forces d’avenir (MFA), le PDCI, l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (Udpci) et plus récemment l’Union pour la Côte d’Ivoire (Upci).
Vision politique et émergence
En mai 2011, M. Ouattara devient président de la République. Il succède à l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo, détenu à La Haye pour « crimes contre l’humanité » dans les violences postélectorales de décembre 2010 à avril 2011.
A travers la plateforme des houphouétistes, M. Ouattara compte garantir la stabilité politique du pays sur le long terme afin de lancer les grands travaux de développement en termes d’infrastructures en vue de l’émergence de la Côte d’Ivoire.
A la présidentielle de « 2010, je me suis présenté à vous avec deux priorités : l’amélioration des conditions de vie par la réhabilitation et le développement de nos infrastructures sociales et économiques, (puis) l’emploi, notamment des jeunes », rappelle l’économiste ivoirien, dans un livret-programme.
Pour ce second mandat, l’actuel chef d’Etat ivoirien compte aborder les questions concernant la cohésion sociale, la bonne gouvernance, la transformation de l’économie, l’amélioration des conditions de vie et la promotion de la jeunesse et de la femme, pour bâtir « une Côte d’Ivoire moderne ».
« J’appelle donc chacun, quel que soit son niveau de responsabilité, à jouer son rôle dans le travail collectif pour réaliser cette ambition. J’y crois fortement, c’est pourquoi je vous donne rendez-vous le 25 octobre 2015 pour donner une nouvelle chance à la Côte d’Ivoire de connaître un grand destin », affirme M. Ouattara.
PAL
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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