Vol dérouté – Dadis Camara va porter plainte contre la Côte d’Ivoire et la Guinée

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L’ex-chef de la junte militaire guinéenne Moussa Dadis Camara est de retour dans sa villa de Ouagadoudou et veut porter plainte.
Il avait tenté hier de rentrer en Guinée par un vol qui a été dérouté vers Accra.
Il va porter plainte contre la Guinée et la Côte d’Ivoire auprès de la Cedeao , selon son avovat.
Pour son parti, le front patriotique pour la démocratie et le développement (FPDD), Dadis Camara veut « se présenter devant la justice de son pays pour se disculper et déposer son dossier de candidature pour la présidentielle ».
En exil au Burkina Faso, Dadis Camara avait annoncé en mai, son intention de rentrer dans son pays.
L’ex dirigeant de la junte au pouvoir de 2008 à 2010 après la mort de Lansana Conté n’était pas rentré dans son pays le 15 août dernier comme annoncé par son parti.
Il a été inculpé le 8 juillet pour « complicité d’assassinats, séquestrations, viols, coups et blessures » pour le massacre d’au moins 157 opposants au stade de Conakry le 28 septembre 2009 quand il était au pouvoir.
En juin, il avait reçu à Ouagadougou le leader de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, avec qui il avait fait une alliance en vue des élections prochaines.
Le 28 septembre 2009, au moins 157 personnes ont été tuées, des centaines blessées et des dizaines de femmes violées.
BBC Afrique

A la Une: retour raté pour Moussa Dadis Camara

Par Frédéric Couteau
« Depuis 72 heures, la nouvelle de l’arrivée éventuelle hier à Conakry de Moussa Dadis Camara, ex-chef de la junte guinéenne au pouvoir en 2008-2009, s’était propagée comme une trainée de poudre dans la capitale, pointe Guinée Conakry Infos. Au FPDD, le parti de l’ancien capitaine, on y croyait dur comme fer ! Cette fois semblait la bonne, d’autant plus que certains de ses partisans avaient révélé dans les medias qu’un avion avait été affrété à cet effet, pour un retour triomphal. Mais, les choses ont finalement mal tourné… »
En effet, Moussa Dadis Camara, qui vit en exil au Burkina Faso depuis 2010, n’a pas pu rentrer au pays. « Encore raté !, s’exclame La Nouvelle Tribune au Bénin. Le retour tant attendu de l’ancien président déchu a encore fait pschitt. En effet, après un premier échec, l’ex-putschiste avait décidé de retenter son aventure, cette fois-ci, sans en faire la publicité. Il avait pris place à bord d’un avion à destination de la Côte d’Ivoire, pays à partir duquel il devait prendre une correspondance pour la Guinée. Un parcours incompressible, puisqu’il n’y a aucun vol direct Ouagadougou-Conakry. Ne faisant l’objet d’aucune poursuite internationale, et étant citoyen d’un pays membre de la CEDEAO, Moussa Dadis Camara pensait bénéficier de la libre circulation en vigueur, pour se rendre en Côte d’Ivoire sans autorisation ivoirienne. Mais, relève La Nouvelle Tribune, à quelques minutes de l’atterrissage, le commandant de bord a annoncé que le vol devait se diriger vers Accra faute d’accord d’atterrissage en Côte d’Ivoire. Une fois à Accra, les autres passagers de l’avion ont pu débarquer et Dadis a été renvoyé dans son pays d’accueil, le Burkina Faso. Ses avocats se sont plaints d’une violation de l’accord de libre circulation dans les pays de la Cédéao, sans succès. C’est ainsi que le projet de retour de Moussa Dadis Camara a été une fois encore un échec. »

Indésirable !

Et finalement, ce retour avorté n’est pas étonnant, relève Ledjely.com : « le capitaine Dadis a eu tort de penser qu’il pouvait se jouer aussi facilement de la vigilance du monde entier. Vu son envergure et son histoire, il aurait dû réaliser qu’il ne pouvait pas passer inaperçu. D’autant qu’il se doit de se rappeler que ce sont la France et les Etats-Unis qui s’étaient entendus pour qu’il soit casé quelque part à Ouaga 2000. En omettant ou en minimisant ce contexte historique, il se rend coupable de la naïveté l’ayant exposé à la risée planétaire d’hier. »

Quant aux autorités de Conakry, poursuit Ledjely.com, elles « ne peuvent plus nier leur part de responsabilité dans le confinement de l’ancien président de la transition guinéenne à Ouagadougou. Il est désormais clairement démontré que c’est parce qu’elles n’ont pas donné leur quitus au retour de l’ex-chef de la junte qu’Abidjan a refusé l’atterrissage de l’avion qui le transportait. Si elles avaient voulu demeurer subtiles et discrètes dans ce dossier, elles auraient dû s’y prendre autrement, à commencer par s’accorder avec Ouagadougou pour que le passager encombrant n’embarque même pas. »

« Une chose est sûre, renchérit Le Pays au Burkina. Le pouvoir d’Alpha Condé lui en fera voir des vertes et des pas mûres, en raison notamment de son alliance politique formalisée en juin dernier avec Cellou Dalein Diallo, dans la perspective de la prochaine présidentielle. L’homme est devenu l’ennemi juré du régime guinéen qui, à la vérité, ne voit aucun intérêt dans le retour de cet officier dont les rodomontades le disputent aux excentricités. »

En effet, insiste L’Observateur Paalga, « c’est un secret de polichinelle que de dire que le pouvoir guinéen ne voit pas d’un bon œil le retour de ce trublion de Dadis. Car si, laissé à lui seul, il ne représente guère que quelque 8 % des voix, venant en grande partie de la Guinée forestière, on ne saurait oublier que son alliance avec le principal opposant d’Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo, a de quoi troubler le sommeil de celui qui ne rêve à rien d’autre qu’à sa propre succession. Par la force des choses, Moussa Dadis Camara a donc été ramené à son point de départ au grand soulagement de tous ceux qui ne sont point du tout pressés de le voir rejouer un rôle politique majeur en Guinée. Mais a-t-il pour autant dit son dernier mot ? Affaire à suivre… »

RFI

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