Lebanco.net par Adam’s Régis Souaga
Le 25 octobre prochain, les ivoiriens se rendront aux urnes pour soit réélire le Président Alassane Ouattara ou tenter pour l’opposition, de le déboulonner. Toute chose qui visiblement sera difficile au regard du bilan éclatant du Dr Ado, l’homme qui a trouver les solutions aux maux créés par le Front populaire ivoirien et ses apprentis politiciens. Pour bien faire les choses, et en pleine confiance en son poulain de marque, le président de la conférence des présidents du rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), Henri Konan Bédié a lancé de son village, Daoukro, un vibrant appel à soutenir et voter pour son candidat de charme. Tout le monde a salué et continue les salves de célébration de cet appel visionnaire.
Mais, le hic, c’est que derrière les cérémonies fastes d’hommage à l’appel de Daoukro, les cadres Baoulés, du Pdci ou même du Rdr ou des partis houphouétistes, ne sont pas très visibles auprès de leurs populations pour expliciter le sens de la mise en place du Rhdp et motiver l’Appel de daoukro. Bien au contraire, des questions perfides fusent pour savoir si l’alternance aura réellement lieu. « Que Bédié nous disent réellement ce que renferme son appel, on ne comprend rien, quand on ira en campagne et que les populations vont nous poser la question, que dirions-nous ? » a indiqué et interrogé un jeune cadre baoulé dont un aîné est très proche du président Bédié. C’est dire qu’en famille le débat ou mieux le point de convergence existe sur le sujet. C’est à croire que Bédié trompe la troupe. C’est dans cette atmosphère de faux sourires et de faux espoirs car, ces cadres Pdci qui ne jurent que par Bédié mais participent à des réunions des irréductibles jouent aux taupes au sein du Rhdp.
Au Rdr, on regarde tout en étant bien conscient des enjeux mais on ne veut pas froisser la susceptibilité du grand partenaire stratégique. Et l’épouse d’un député de la région du N’zi-comoé de s’interroger : « êtes-vous sûr de la victoire prochaine de votre candidat là (ADO) ? » Et de préciser sa pensée. « Dans notre région, Bédié n’a pas fait de promotion des cadres, la région ne le soutient pas dans cette affaire d’Appel de Daoukro ». C’est cela la vérité même si dans le silence tout le monde fait croire à une adhésion réelle derrière le président du Rhdp. Et comme il le faisait savoir lors du déjeuner de nouvel an offert à la presse le 25 mars dernier, « une élection n’est jamais gagnée d’avance ». En vieux routier de la politique, le président Bédié sait bien de quoi il parle surtout qu’en face, il y a des ogres bien décidés à récupérer le fauteuil perdu en 2010.
A 45°/° de l’électorat, auquel il faudrait ajouter les frustrés qui ont rejoint la barque des irréductibles, il faudrait à tous ceux des cadres du Rhdp, précisément ceux du pays Baoulé se lever et envahir leurs villages. Il faut sortir des sempiternelles rencontres d’Abidjan sans compte rendu à la base, ou des cérémonies d’hommage au Président de la République qui ne demande que du travail à ses collaborateurs. Partout, des bilans devraient être établis, des perspectives envisagées et des points de convergence déterminés afin de faire de la réélection du Président Alassane Ouattara une formalité. Car, à partir de là, chacun des ivoiriens saura que l’enjeu de la réélection du Président Ouattara réside en son avenir certain et assuré. Pour l’heure, il y a trop de fanfare pour très peu d’actes concrets dans les villages et hameaux où les électeurs ressemblent à des troupeaux que l’on viendra conduire sans réflexion vers les bureaux de vote le 25 octobre. Les temps ont bien changé et déjà, des villages, la grogne monte surtout avec l’aide manifeste des pro-Essy et Banny, ex-cadres du Pdci devenus des pourfendeurs de Bédié. Il faudrait repenser la stratégie de contact avec les populations et ainsi combler le gouffre. Octobre 2015 n’est plus loin.
Adam’s Régis Souaga
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