Menaces jihadistes sur la Côte d’Ivoire – La psychose monte à Abidjan, l’humour ivoirien à la rescousse

Senda Ould Boumama, porte-parole d'Ançar Eddine
Senda Ould Boumama, porte-parole d’Ançar Eddine

Par Connectionivoirienne.net

Tous les quotidiens ivoiriens ont fait largement écho ce mercredi matin des menaces du groupe islamiste Ançar Dine sur la Côte d’Ivoire. Selon des informations diffusées d’abord par Rfi, ce groupe qui prône un islam radical et qui sévissait dans la partie nord du Mali avant de faire des incursions dans le sud de ce pays, a ouvertement menacé d’envahir la Côte d’Ivoire et la Mauritanie. Selon les mêmes sources, Ançar Dine reproche aux autorités de ces deux pays de ‘’coopérer’’ avec les ennemis de l’islam, en l’occurrence la France et les autres pays occidentaux.

Face à la menace persistante, les autorités ivoiriennes ont décidé d’anticiper en envoyant des renforts militaires aux frontières avec le Mali. Il n’en fallait pas plus pour que les Abidjanais alertés par la presse quotidienne s’adonnent toute sorte de commentaires dans la rue comme dans les maquis ou entre amis du quartier. Tous expriment leur inquiétude et l’envoi des renforts militaires est loin de les rassurer. C’est que, ayant eu écho de ce qui se passe au Nigeria ou même au Mali, ils sont avertis que ces islamistes frappent par surprise et peuvent être là où on ne les soupçonne pas. ‘’On est foutu ! Ça c’est quoi ça encore ? Ils n’ont qu’à rester chez eux’’, s’exclamait un homme ce matin devant les journaux à Yopougon. ‘’Ah si c’est comme ça on ne va plus sortir de nos maisons !’’, se désole un autre qui ne veut pas entendre parler de jihadiste en Côte d’Ivoire.

Dans tout cela, c’est l’humour ivoirien qui prédomine pour passer en dérision les nouvelles même les plus dramatiques. Aussi, un autre ‘’titrologue’’ (personne qui ne lit que les titres sur les journaux) émet l’idée d’acheter des boubous pour toute sa famille pour être épargné. ‘’Moi je vais de ce pas acheter mon séridaga (bouilloire servant à la prière) et ma natte. C’est mieux parce que ceux-là, ils ne tardent pas à égorger’’, renchérit un autre dans les éclats de rires.
L’affaire est tout de même sérieuse car pour beaucoup, notre armée n’a pas l’expérience nécessaire de cette guerre asymétrique annoncée.

SD

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