Au Burkina – Un militaire d’élite de l’ex garde de Compaoré [RSP] condamné à “mort”

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Par Daouda Zongo

Les bras croisés, l’air décontracté à la barre, le caporal Bahanla Lompo, du Régiment de sécurité présidentiel burkinabè (RSP), accusé d’avoir tué sa petite amie, Bernadette Tiendrebéogo, en mars 2013, a été condamné mardi à “mort” par la chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouagadougou.

“Après délibération, la Cour déclare coupable Bahanla Lompo de crime d’assassinat sur la personne de Bernadette Tiendrebeogo, (et le) condamne à la peine de mort”, a déclaré Ibrahim Sana, président à la Cour d’appel de Ouagadougou, entouré de deux collègues et de quatre jurés.

Le 9 mars 2013 le caporal du corps d’élite (RSP), Lompo, 29 ans, après quatre kilomètres à pied, débarque au domicile de sa petite amie à l’Est de Ouagadougou, muni d’une kalachnikov, la poursuit jusque dans la chambre de son père et ouvre le feu à quatre reprises. L’une des balles l’atteint en pleine tête.

“Ce jour-là j’étais complètement dépassé, je n’avais pas la tête”, s’est justifié l’ex soldat d’élite qui accuse son ex-compagne avec qui il a vécu pendant quatre ans (2009-2013), de s’être débarrassée de “deux grossesses” dont il revendique la paternité.

Pour le ministère public, “ce crime a été prémédité” et M. Lompo a “agi avec discernement”.

Le substitut du procureur, Désiré Sawadogo, a alors requis la condamnation de l’accusé “à la prison à la vie”.

Me Ambroise Farama, de la partie civile, a, lui, demandé à “la Cour de ne lui accorder aucune circonstance atténuante”.

Pour Me Ouédraogo, avocat de M. Lompo, “il s’agit là d’un crime passionnel”, et la Cour pouvait “tenir compte de cela”.

Essuyant de la main quelques larmes, l’ex-soldat d’élite, qui dit regretter son acte, a demandé pardon à la famille de sa défunte petite amie et à la Cour, assurant qu’il était “dépassé” et n’avait pas “l’intention de la tuer”.

“Je suis très satisfait du verdict de la chambre criminelle”, s’est réjoui le père de Bernadette Tiendrebeogo, face à la presse.

Selon le procureur général près de la Cour d’appel de Ouagadougou, Laurent Poda, cette peine de mort pourrait être “commuée” en “prison à vie” si Bahanla Lompo demande la grâce présidentielle.

DZO

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