L’Afrique du Sud confirme qu’elle envisage de quitter la Cour pénale internationale (CPI) suite à la saga el-Béchir, mais en dernier recours. Le président soudanais a quitté l’Afrique du Sud avant la fin du sommet de l’Union africaine, la semaine dernière. Une cour sud-africaine lui avait pourtant interdit de quitter le territoire, le temps de statuer sur une possible arrestation. Le gouvernement est accusé d’avoir non seulement violé ses engagements internationaux, mais également sa Constitution et doit s’expliquer d’ici vendredi auprès de la Haute Cour de Pretoria.
L’Afrique du Sud va revoir sa coopération avec la Cour pénale internationale. Lors d’une conférence de presse, le ministre à la Présidence a expliqué que Pretoria était partagée entre ses obligations envers la Cour et ses obligations envers l’Union africaine et ses autres partenaires. « Malgré notre adhésion à la CPI en signant le Statut de Rome, l’Afrique du Sud doit trouver un équilibre entre ses obligations envers cette Cour et ses obligations envers l’Union africaine, ainsi qu’envers des pays avec lesquels elle a signé des accords internationaux », s’est expliqué Jeff Radebe. Le ministre cite notamment une résolution de l’Union africaine datant de 2009, appelant à suspendre toute coopération avec la CPI.
Pour le ministre Jeff Radebe, la CPI ne pouvait dès lors exiger que Pretoria arrête le président soudanais. « L’article 982 du statut de Rome est sans ambigüité : il dit clairement que la CPI ne peut demander à un Etat d’arrêter une personne, si cette arrestation amène un Etat à violer ses obligations internationales, rappelle-t-il. Nous voulons comprendre quelles sont nos obligations dans le cas ou nous ne pouvons pas appliquer un mandat d’arrêt un sans enfreindre nos devoirs internationaux. »
Pour Jeff Radebe, une sortie du Statut de Rome n’est donc pas à exclure : « L’Afrique du Sud pourrait, en dernier recours, envisager de se retirer de la CPI, mais une telle décision ne serait prise qu’après avoir considéré toutes les options qui sont disponibles au sein de la CPI.
RFI
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