Côte d’Ivoire plus de «Rue des princes» Maquis, bars et restaurants ravagés par des bulldozers

rue des princes

A Yopougon, la célèbre « Rue des princes » n’existe plus que de nom depuis cet après-midi du mardi 23 juin 2015. Au moins deux bulldozers sous bonne protection policière ont rasé tous les maquis, bars et restaurants qui longeaient cette rue du quartier Selmer à quelque 500 mètres de la mairie centrale. Après la « Rue princesse » en 2011, les autorités municipales ont décidé de faire le nettoyage sur cette voie attenante à la même « Rue princesse » à partir du complexe sportif Jesse Jackson.
A partir de ce soir, finis les décibels de son, finis les va-et-vient des serveuses et DJ, finis les appels à la clientèle des vendeuses d’attiéké au poisson ou poulet braisé. L’ambiance endiablée des soirs fait place cette nuit à la désolation, aux pleurs de ceux qui ne savent pas où aller dans l’immédiat. Désolés également, les riverains et leurs enfants qui vivaient des avantages directs ou indirects de ce vaste marché de nuit qui proposait boissons et mets variés.

Selon les premières informations, tout s’est accéléré dans cette opération qui a surpris la plupart des propriétaires interrogés. Une tenancière de maquis qui a requis l’anonymat a expliqué qu’elle n’a reçu aucune mise en demeure. Seulement, dit-elle, face aux rumeurs incessantes de démolition depuis la semaine dernière, une délégation des propriétaires de maquis s’est rendue à la mairie de Yopougon où elle s’est entretenue avec le maire Koné Kafana. Ils auraient plaidé pour un sursis à exécution mais en vain, le maire indiquant que l’ordre venait de là-haut, selon les termes de notre interlocutrice. C’est seulement 24 heures après cette tentative de négociation que les bulldozers sont entrés en action aujourd’hui. Ils n’ont pas fait dans la dentelle. Les célèbres maquis « Vélodrome » et « Yorogang » sont tombés sous les pelles des Caterpillar. Tout serait parti d’une plainte d’un riverain. Nous y reviendrons après des investigations poussées.

SD à Abidjan

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.