Côte d’Ivoire – Des Ouattara aux Bakayoko…Les 10 priorités pour une opposition victorieuse

Prao

Les 10 priorités pour une opposition victorieuse en Côte d’Ivoire

PRAO Yao Séraphin

L’opposition sort peu à peu de son sommeil politique pour enfin redonner une gaieté aux espoirs perdus. Pour autant, la joie n’est pas totalement retrouvée car des distances restent à parcourir et des combats sont nécessaires. En Côte d’Ivoire, entre les opposants du régime et les opposants au régime, le langage doit être fluide et limpide pour que l’espoir de transforme en véritable ouragan capable de déboulonner les ténébreux esprits qui assombrissent notre quotidien. Pour ma part, je me permets d’énumérer ici 10 priorités qui me semblent incompressibles pour que l’alternance souhaitée soit véritablement une alternative.

Point 1 le président Ouattara doit aller à la retraite car il n’est pas éligible pour les élections de 2015. Le président actuel de notre pays ne peut plus être candidat à la prochaine présidentielle car la constitution ne l’autorise plus à se présenter. L’arrangement politique de 2010 étant arrivé à son terme, les démocrates ivoiriens doivent exiger le strict respect de notre constitution.

Point 2  la démission de Yousouf Bakayoko. Le président Bakayoko doit accepter de démissionner pour son honneur car il a été nommé à la tête de la CEI pour un mandat non renouvelable. Pour rappel, l’article 53 nouveau de la décision n° 2005-06/Pr du 15 juillet 2005 relative à la commission électorale indépendante précise que son mandat s’arrête à la fin des élections générales passées (présidentielles et législatives). Son maintien à la tête de la CEI est une honte pour le pays et une catastrophe annoncée. Le président actuel de la CEI a perdu toute sa crédibilité lorsqu’il a annoncé les résultats des élections de 2010 dans le quartier général d’un candidat. Il ne peut plus amener le pays vers des élections paisibles.

Point 3  la révision de la liste électorale. Depuis les élections de 2010, ils sont nombreux à avoir les 18 ans requis pour voter. Il faut tenir compte de ces jeunes majeurs dans les futures élections. Or présentement, les difficultés pour ces jeunes à se faire délivrer les papiers nécessaires pour se faire enrôler posent des problèmes. Un jeune de Yamoussoukro doit aller jusqu’à Toumodi pour se faire établir un certificat de nationalité, un document nécessaire pour l’enrôlement. Les centres d’enrôlement se multiplient dans les zones favorables au président actuel et rares dans les zones peu favorables. Il faudra également régler le cas des nouveaux naturalisés avant les élections. Si l’on respecte la constitution alors ils ne pourront pas voter avant les cinq années à venir. Cette exigence n’est pas négociable.

Point 4 la sécurité. En Côte d’Ivoire, selon les responsables de l’ADDR, plus de 18 milles ex-combattants sont introuvables dans le pays pendant que plus de 112 milles armes circulent de façon illégale.

Point 5  les libertés. Les Ivoiriens doivent être libres de circuler, de s’exprimer et de militer. Dans une démocratie, la place des leaders politiques n’est pas en prison, ils doivent au contraire participer au processus démocratique. Or dans notre pays, certains partis sont acceptés et pas les autres. Certains hommes politiques sont tolérés et pas les autres. En fait, le régime a ses opposants et n’acceptent pas les opposants au régime.

Point 6 la date des élections. Une discussion franche doit être menée pour proposer une date pour les futures élections présidentielles car les conditions à remplir pour une élection juste et acceptée ne sont pas remplies. Si la date d’octobre et trop courte alors, la classe politique doit réfléchir sérieusement à une autre date. La conséquence logique serait donc la proposition d’une transition pour préparer les conditions d’une bonne élection.

Point 7  les candidatures de l’opposition. La politique est un rapport de force où la masse compte. L’émiettement des candidatures ne permettra point à l’opposition d’avoir une voix audible et forte. La vérité historique est que nous devons nous ranger derrière un candidat pour multiplier nos chances de gagner les élections à venir.
Point 8 : les points du programme commun. C’est une démarche patriotique unitaire qui rassemble les ivoiriens autour des fondements essentiels du projet de société républicain et démocratique. Si les opposants ivoiriens veulent abréger les souffrances des Ivoiriens, ils doivent pouvoir se rassembler autour d’un contrat-programme minimal commun.

Point 9  le retour des exilés. Les opposants ivoiriens ne doivent plus autoriser que des frères et sœurs ivoiriens végètent dans les pays voisins. Ils sont nombreux à fuir leurs champs et forêts pour échapper à la sauvagerie des hommes étranges. La Côte d’Ivoire a besoin de retrouver tous ses enfants car c’est dans l’union qu’on bâtit et non dans la division.

Point 10  la réconciliation. Après près d’une décennie de crise militaro-politique (2002-2011), et la pratique du rattrapage ethnique depuis 2011, la fracture sociale est réelle et la réconciliation reste le socle d’un nouveau départ. En effet, la réconciliation entre peuples, entre communautés ethniques ou culturelles, est sans doute la condition majeure pour une paix durable. Le futur président doit être un candidat de la réconciliation car les plaies sont encore profondes dans un pays qui ressemble à tout sauf à une république.

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