Par Connectionivoirienne.net
L’ex-commandant de l’escadron blindé balance Katinan et des militaires en exil
Au deuxième jour du procès de Jean Noël Abéhi et de Séka Séka, l’audition du premier cité aura été riche en révélations. le commandant Jean Noël Abéhi qui avait sous sa responsabilité le groupement d’escadron blindé (Geb) de la gendarmerie nationale ne s’est pas fait prier pour passer à table et dire sa part de vérité dans les accusations portées contre lui : meurtre, violation de consignes et désertion.
Dans les tueries des 7 femmes d’Abobo en mars 2011, le prévenu a décliné sa responsabilité arguant que les chars qui ont opéré à Abobo n’étaient pas ceux de la gendarmerie mais des chars de la Brigade anti-émeute (Bae, unité de police) et de la garde républicaine. Toutefois il ne dit pas par qui étaient conduits lesdits engins lors de la tuerie.
Autre morceau lâché, les complots depuis le Ghana voisin où se sont réfugiés la plupart des cadres militaires ayant défendu le régime de Laurent Gbagbo. Sur ses liaisons avec ceux-ci, Abéhi affirme que les choses ont tourné au vinaigre dès lors qu’il a refusé de s’associer à leur plan de déstabilisation qui visait, dit-il, à tuer massivement des baoulé et des burkinabé à l’ouest de la Côte d’Ivoire.
[Ces exilés auraient sans doute perdu la raison en s’associant avec le baoulé (Abéhi) pour tuer ‘’massivement’’ des baoulé.]
Pour aller au bout de sa logique quant à sa ligne de défense axé sur la ‘’repentance’’, Abéhi remercie le chef de l’Etat Alassane Ouattara de l’avoir fait arrêter et extrader. Il soutient que si tel n’était pas le cas, ses amis avec qui les relations s’étaient envenimées du fait de son refus de coopérer l’auraient liquidé.
Pour un procès qui ne fait que commencer avec le juge Dembélé Tayirou qui a conduit les procès en assises, ces révélations d’Abéhi arrivent comme un rebondissement. Jusque-là, tous les militaires qui ont été présentés au juge en ce qui concerne les tueries d’Abobo ont été disculpés. Abéhi relance les débats et l’on espère pouvoir aboutir enfin à la vérité.
Seulement, ce que oublie le commandant c’est cette vidéo qui le montrait en train de faire une déclaration de prise de pouvoir, appelant le peuple de Côte d’Ivoire à se lever avec cailloux et gourdins pour barrer la route à l’ennemi. Cette vidéo existe encore et il devra s’expliquer sur les conditions de son montage. Est-ce les cadres exilés au Ghana qui l’ont contraint à faire la déclaration ou l’a-t-il fait de plein gré.
il devra aussi donner la liste exhaustive des personnes qui ont pris part à la réunion d’Accra pour la préparation d’un coup d’Etat. Sinon en citant nommément le ministre Koné Katinan, les colonels Gouanou et Dadié, cette version s’analyserait comme tendancieuse et le parquet devra pousser ses enquêtes là-dessus.
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