Par Serge Alain Koffi
Anaky Kobenan, ex-allié de Alassane Ouattara et fondateur du parti, le Mouvement des forces d’avenir (MFA), a appelé vendredi à “une relecture’’ de l’article 35 de la Constitution fixant les conditions d’éligibilité à la présidence de la République, estimant que l’éligibilité du chef de l’Etat n’ »était valable uniquement » que pour la présidentielle de 2010.
“Sa candidature ne passe pas. Je ne vous invente rien. Vous savez tous très bien dans quelles conditions les candidatures ont été prises et acceptées lors de l’élection de 2010. Et vous savez très bien que c’était valable uniquement pour une élection’’, a affirmé Anaky Kobenan, lors d’une conférence de presse.
Pour lui, la question de l’éligibilité de M. Ouattara est “la première chose’’ à clarifier avant la participation de l’opposition à la présidentielle d’octobre 2015.
“Nous demanderons quelle lecture est faite de l’article 35 de la Constitution par rapport à la candidature déjà déclarée de Alassane Ouattara ? (…) S’il se trouve que cette candidature ne passe pas par rapport aux termes de la Constitution. Toux ceux qui seront de l’opposition comme un seul homme vont faire bloc pour dire que c’est une clause rédhibitoire’’, a-t-il insisté.
M. Ouattara a été élu à la présidentielle de 2010 pour laquelle il avait été autorisé à être candidat par des arrangements politiques. Sa candidature avait été rejetée pour “nationalité douteuse’’ une première fois au scrutin de 2000 par la Cour suprême.
L’actuel chef de l’Etat qui est apparu sur la scène politique ivoirienne après sa nomination en 1990 au poste de Premier ministre par le père fondateur Félix Houphouët-Boigny, était régulièrement accusé par ses adversaires d’être d’origine burkinabé, donc inéligible au regard de la Constitution.
L’article 35 de la Constitution ivoirienne impose aux candidats à l’élection présidentielle d’être d’origine ivoirienne et de ne s’être jamais prévalu d’une autre nationalité.
Anciennement membre du directoire du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir), Innocent Anaky Kobenan est en rupture de ban avec M. Ouattara qu’il a soutenu face à l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo, en 2010.
Fin mars, une réunion du “bureau politique’’ du MFA l’a « démis » de ses fonctions pour « haute trahison » et a « acclamé » le vice-président du parti, Anzoumana Moutayé comme président.
Mais l’ancien ministre des Transports qui a également annoncé sa candidature à la présidentielle d’octobre, continue de rejeter sa “destitution’’. Depuis le parti est divisé en deux. La frange qu’il conduit et celle dirigée par ses adversaires internes.
« On n’a pas arraché le parti à Anaky », a-t-il indiqué, qualifiant son éviction de « comédie totale ».
SKO
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