Abidjan – Le procès des commandants Jean Noël Abéhi et Séka Séka Anselme et de sept autres officiers de la gendarmerie qui comparaissent pour leur implication présumée dans des tueries de la crise postélectorale, a été reporté au 09 juin par le tribunal militaire d’Abidjan en son audience de jeudi, présidée par le juge Dembélé Tahirou.
« Il y a des prévenus qui n’ont pas d’avocat conseil et il leur a été donné Me Banti comme avocat qui vient à peine de prendre en main leurs dossiers. Le tribunal va lui accorder une semaine afin qu’il s’en imprègne », a déclaré Dembélé Tahirou pour justifier le report du jugement.
A l’ouverture de l’audience, le greffier a indiqué que les neuf militaires prévenus sont en général accusés de violation de consignes.
Les neuf militaires qui comparaissent sont les commandants Séka Séka Anselme et Jean Noël Abehi, les officiers Gnaoré Beugré, Obou Gado Valentin, Koukougnon Louis, Fofana Aboubacar, Yao Kouakou Kan, Gbeli Dabo et Saganogo Mory.
(AIP)
Côte d’Ivoire: 1ère apparition publique de deux ex-chefs militaires pro-Gbagbo, Abéhi et Séka Séka
Par Serge Alain Koffi
Les commandants Jean-Noël Abéhi et Anselme Seka, deux ex-chefs militaires sous l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo ont fait jeudi à Abidjan leur première apparition publique, à l’ouverture de leur procès, plusieurs mois après leur arrestation.
Les deux officiers étaient déjà présents au moins une heure plus tôt pour l’audience prévue pour démarrer à 08H00 (GMT et locale) à la salle de conférence de l’Etat-major, au Plateau (centre des affaires d’Abidjan) aménagée pour la circonstance.
Anselme Seka, plus connu sous le sobriquet de Seka Seka, capitaine de gendarmerie, ancien responsable de la sécurité rapprochée de Simone Gbagbo, l’ex-Première dame, arbore des cheveux hirsutes et une barbe fournie.
Plus fournie que celle qu’il portait lors de son arrestation le 15 octobre 2011, à l’aéroport d’Abidjan, alors que son avion était en transit et qu’il voyageait sous une « fausse » identité.
Vêtu d’une chemise blanche à manches longues et d’un jean, il affiche un air décontracté. “Tu veux que je m’arrête pour bien me prendre en photo ?’’, demande-t-il en plaisantant à un reporter sur le perron, à l’entrée de la salle.
Derrière cet embonpoint apparent, l’officier semble avoir le regard vide. Un peu comme sonné par ses quatre années de détention au secret. “On lui a donné beaucoup de tranquillisants pour lui permettre d’être à ce procès’’, confie son avocat Me Mathurin Dirabou.
Arrêté le 5 février 2013 au Ghana voisin puis extradé en Côte d’Ivoire, Jean-Noël Abehi est, quant à lui, habillé d’une chemise blanche à manches courtes et d’un pantalon de couleur Kaki. Il, semble plus décontracté que Anselme Seka.
M. Abehi est inculpé pour « désertion à l’étranger » et « violation de consignes ». En plus de ces deux chefs d’accusation, Anselme Seka est également poursuivi pour “meurtres’’ et “détournement de matériels militaires’’ lors de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, qui a fait plus de 3.000 morts et s’est conclue par la chute de M. Gbagbo.
Peu après 10H00GMT, le président du tribunal Tairou Dembélé fait son entrée. Il procède à l’appel nominal des neuf prévenus dont deux sont absents avant de donner la parole au procureur militaire pour ses réquisitoires préliminaires.
“Ce n’est pas pour faire le procès de la crise post-électorale mais des actes commis par des officiers à un moment dans l’histoire de la Côte d’Ivoire’’, déclare le procureur militaire Ange Kessy.
Mais l’audience de ce jour n’ira pas plus loin que cette ouverture. A peine l’a-t-il déclarée ouverte que le juge Tairou Dembélé annonce son report pour le mardi 09 juin à 09H00 GMT.
Certains des sept prévenus présents n’ont pu s’offrir les services d’un conseil. Séance tenante, le président du tribunal à commis d’office Me Banty, l’un des avocats de la défense de les conseiller.
Pour lui permettre de “s’imprégner du dossier’’, l’audience a été suspendue.
SKO
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