Les travaux d’exhumation des restes du président Thomas Sankara et de ses 12 compagnons tués le 15 octobre 1987 ont débuté ce 25 mai 2015.
Ce lundi matin, la gendarmerie nationale a investi le cimetière de Dagnoën où les 13 tombes se trouvent et mises sous scellés. La police scientifique est également présente sur les lieux, ainsi que des services de pompes funèbres.
Seuls les proches des défunts, convoqués, ont accès au cimetière. Des curieux sont amassés à plusieurs mètres de l’entrée, sous surveillance des forces de l’ordre. Ce dispositif a été déployé afin de permettre aux juges et aux experts de travailler en toute quiétude.
Chose que ne comprennent pas les badauds. Pour eux, même si les citoyens n’ont pas accès au lieu des travaux, que les journalistes en soient au moins témoins.
« Qu’est-ce qui prouve qu’ils exhument vraiment les restes« , s’interroge un citoyen. « S’ils viennent dire qu’ils n’ont pas trouvé Thomas Sankara là-bas, qu’est-ce qui prouve que c’est vrai ?, continue-t-il, on a vu ici avec l’affaire du juge Salifou Nébié, ce que le médecin français est venu faire« . Un autre citoyen ajoute que pendant 27 ans, « personne ne gardait la tombe de Thomas Sankara« .
Une manifestation spontanée a été organisée par les quelques badauds présents. Mais après quelques moments d’explication, les forces de l’ordre et les manifestants ont fini par se comprendre, permettant de libérer l’entrée du cimetière.
Selon nos informations, les travaux d’exhumation ont commencé sur deux des 12 tombes concernées. Celle du président Thomas Sankara n’était toujours pas ouverte, aux environs de 13h.
Pour rappel, deux experts burkinabè et un français devront examiner les restes des défunts afin de déterminer les causes de leur décès, ceci dans le cadre de la réouverture du dossier Thomas Sankara et de ses 12 compagnons dans des circonstances non encore élucidées par la justice.
Burkina24
Sankara exhumé ce lundi
L’exhumation des restes du corps du président Thomas Sankara et de ses douze compagnons a commencé lundi matin à Ouagadougou en présence des familles et de leurs avocats.
Convoqués par le juge d’instruction à assister à l’exhumation des corps, les familles et leurs avocats ont assisté au début de l’exhumation des corps dès 7h du matin, ce lundi au cimetière de Dagnoën à Ouagadougou.
Maître Ambroise Farama, l’un des avocats de la famille Sankara, était présent. Pour lui, c’est un moment très important pour la justice au Burkina Faso.
Thomas Sankara avait été enterré à la sauvette le soir du 15 octobre 1987, après son assassinat lors du coup d’État qui porta Blaise Compaoré au pouvoir pendant 27 ans.
Il aurait été inhumé au cimetière de Dagnoën (quartier est de Ouagadougou), mais sa famille et ses nombreux partisans doutent que son corps s’y trouve réellement.
Le régime de M. Compaoré, renversé fin octobre par une insurrection populaire, avait toujours refusé l’ouverture d’une enquête sur les circonstances de cet assassinat.
Cette exhumation a été conduite par trois médecins, un Français et deux Burkinabès et permettra selon Me Sankara d’identifier grâce à des tests ADN si c’est effectivement le corps du président Thomas Sankara mais aussi de rechercher la cause de la mort.
Début mars, le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Compaoré a autorisé l’exhumation du corps de Thomas Sankara dans le but de l’identifier formellement.
Les tombes ont été mises sous scellés début avril par la justice militaire du Burkina qui enquête depuis mars sur les circonstances de la disparition du « père de la révolution burkinabè ».
Plusieurs auditions ont déjà eu lieu dans le cadre de cette enquête et notamment celle de Mariam Sankara, veuve du défunt président, le 14 mai dernier.
La figure de Thomas Sankara, révolutionnaire loué pour son intégrité et icône du panafricanisme, a été abondamment évoquée durant le soulèvement populaire qui a conduit à la chute de Compaoré le 31 octobre dernier.
http://www.lavoixdelamerique.com/content/burkina-faso-l-exhumation-des-restes-de-thomas-sankara-a-commence/2789387.html
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