Soupçonnés d’être « les instigateurs de la grève des enseignants » dans leur localité, des enseignants dont Arnaud Boka Kouadio, secrétaire général du Syndicat pour la revalorisation des enseignants du secondaire (SYRES) de Côte d’Ivoire, professeur au lycée de Divo (191 Km au Nord-ouest d’Abidjan), affirment avoir été « attaqués » depuis mardi à leurs domiciles par des individus armés.
« Tout s’est passé hier (mardi) autour de 20H GMT (heure locale). J’allais être attaqué par une cohorte de personnes », mais « alerté (…) j’étais dans mon arrière cour » où « j’ai sauté la clôture (de l’habitation) pour me mettre en lieu sûr », a raconté M. Boka, joint au téléphone.
M. Boka accuse des proches du pouvoir membre du Rassemblement des Enseignants Républicains (RER) d’avoir « organisé » cet assaut sur son domicile, indexant ouvertement M. Mamery Konaté, instituteur dans une école publique de la ville de Divo, d’en être le « commanditaire ».
« Je n’ai pas été touché physiquement » par ces individus qui ont par ailleurs « menacé mon enfant », la dizaine, et d’autres membres de la famille, qui ont pu être exfiltrés par la police plus tard.
Ces personnes « nous reprochent d’être des instigateurs » de cette grève, « diligentée contre le pouvoir et il faut nous mettre hors d’état de nuire », a-t-il ajouté.
Depuis, « on recevait des menaces », ce qui a amené des enseignants grévistes à se « cacher » et « plusieurs responsables syndicaux sont en cavale », a poursuivi le secrétaire général du SYRES, Boka Kouadio.
Ettien Félix, un autre enseignant à Divo raconte « Nous sommes dans une situation de terreur actuellement à Divo. Nous sommes en fuite de nos domiciles. Des individus armés de machettes, de gourdins et d’armes a feu circulent à moto à la recherche des domiciles des enseignants. Nous sommes refugies dans des endroits. Faites passer l’info pour sauver nos vies »
Plusieurs syndicats d’enseignants ivoiriens sont en grève sur l’ensemble du territoire, depuis quelques semaines, pour réclamer au gouvernement le déblocage des salaires et des avancements indiciaires.
A Abidjan, la capitale économique du pays, quelques manifestations d’élèves sont observées depuis lundi, pour demander aux enseignants de reprendre les cours.
Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, avait promis le déblocage des avancements indiciaires au niveau des agents de la fonction publique. Il devrait rencontrer les confédérations syndicales des différents secteurs, le 1er mai.
En cas de non satisfaction de leurs préoccupations, le chronogramme des examens de fin d’année, prévu entre mai et fin juillet, pourrait connaître une perturbation.
Connectionivoirienne.net avec Alerte Info [Patrice ALLEGBE]
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