Par Patrice Allégbé – Serge Alain Koffi
Quelque « 120 témoins » seront auditionnés lors du procès conjoint de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, ancien leader des « Jeunes patriotes », a dit mardi Me Emmanuel Altit, avocat de la défense, au cours d’une conférence de mise en état à la Cour pénale internationale (Cpi).
Concernant la représentation légale des victimes, « la jurisprudence de la Cour est claire » : le représentant des victimes, ne peut pas intervenir dans les discussions, mais en revanche peut « présenter des soumissions », a rappelé Me Altit.
« Le processus est clair et la logique qui préside à ce processus est claire, nous voulons que la jurisprudence de la Cour soit respectée, telle est notre position », a-t-il a insisté.
Sur les modalités de participation des victimes, Mme Massida, leur représentante légale, a assuré que la procédure allait être engagée au temps convenable pour leur permettre d’être présents au procès.
La défense de M. Gbagbo a demandé à savoir l’ordre de passage des dix ou trente premiers témoins, estimant que les « analyses » sur les déclarations prenaient du temps, or il faudrait « examiner tous ces éléments ».
Pour sa part, Mme Massida, a fait observer qu’elle pouvait donner toutes les informations utiles à la défense « deux mois avant le début du procès », ce qui lui paraissait « raisonnable ».
Selon l’article 69 du statut de la CPI, « la victime doit être reconnue, à moins que la Chambre ne considère que ses faits doivent être exposés de façon particulière » dans l’intérêt de la justice et des victimes.
Pour l’avocat ivoirien Me Clavaire N’dri, membre du Conseil de M. Gbagbo, le délai de « deux mois tel que dit par l’accusation apparaît un peu court », car tout va dépendre du « type de témoins ».
« Il s’agit de laisser un temps assez long, assez juste pour l’équipe de défense pour pouvoir mieux se préparer. Donc, pour nous cette question paraît très importante », a-t-il soutenu.
La défense a estimé en outre que cette démarche de l’accusation « devrait inclure l’ordre de comparution et les informations importantes permettant à la défense de se préparer aux rogatoires ».
Le représentant de l’accusation, Mc Donald, a assuré que « dans le courant du mois de juin », notamment « le dernier jour du mois de juin » 2015, son équipe allait « divulguer tous les éléments de preuves » à la défense.
L’équipe de défense de MM. Gbagbo et Blé Goudé a proposé le mois d’ »avril 2016″ pour l’ouverture conjointe du procès à La Haye, jugeant cette date « réaliste ».
“Si on essaie de faire en sorte que les choses aillent le plus vite possible. Nous pourrions être prêts en avril 2016’’, a déclaré Me Emmanuel Altit, l’avocat français de Laurent Gbagbo, lors d’une audience “de mise en état’’, destinée à “discuter des mesures qui doivent être prises avant le début du procès’’.
A sa suite, Me Alexander Knoops, l’avocat hollandais de M. Blé Goudé, a réitéré la proposition du mois d’avril 2016 comme date d’ouverture du procès de leurs clients.
L’ancien président ivoirien et son co-accusé, Blé Goudé, sont poursuivis pour leurs rôles présumés dans la crise postélectorale, de décembre 2010 à avril 2011.
En mars, les juges de la Cour ont décidé de joindre les deux affaires, estimant que les chefs d’accusation sont les « mêmes ».
PAL SKO
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