Côte d’Ivoire – Et si la lettre de Blé Goudé était un faux ?

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A propos de la lettre de Blé Goudé

Comme nombre d’Ivoiriens, j’ai lu la lettre de Blé Goudé appelant à l’apaisement au sein du FPI, une formation dont il dit ne pas être militant. Une constance, soit dit en passant. J’ai été saisi par la frénésie qui s’est emparée du clan Affi, qui n’a pas douté, une seule seconde, de l’authenticité de ce courrier. Et si celui-ci était un faux ? Qui peut affirmer qu’il émane du général Blé Goudé ? Pourquoi les courriers de Gbagbo ont été considérés comme faux et nécessité une expertise graphologique de la part de la maison Affi et celui censé être de Blé Goudé a trouvé grâce à leurs yeux ? Pourquoi ?

Je me suis posé la question de savoir, après la lecture de la lettre du « général de la rue publique », si, à la Haye où il se trouve avec le président Gbagbo, il échange sur les questions essentielles de la vision politique de l’ancien chef d’Etat ivoirien. Je me suis posé aussi la question de savoir, s’il a partagé, avant sa publication, cette lettre avec l’homme d’Etat qu’est Gbagbo, son mentor politique, comme il se plait lui-même à le dire.

Blé Goudé est un homme libre de ses actes, il n’a pas besoin de directives de Gbagbo pour agir. C’est pour cette raison qu’il a accepté, apprend-on, de recevoir Affi N’Guessan. En conséquence, Gbagbo pourrait être considéré comme manquant de sagesse, s’il refusait de recevoir Affi, là où son élève politique, qui cherche à éteindre le feu au sein de la formation politique dont il est le fondateur, a décidé de le recevoir. Gbagbo pourrait alors être vu comme refusant que la paix s’installe au FPI.
C’est un truisme de l’affirmer, qu’il ne veut pas recevoir Affi N’Guessan, du moins seul, sinon le personnage n’aurait pas demandé que certains chefs d’Etat africains, connus pour leur proximité avec Gbagbo, intercèdent en sa faveur auprès de l’ancien chef de l’Etat ivoirien. Toute vérité contraire serait menterie. Sinon, non plus, Gbagbo n’aurait pas exigé de le recevoir en la présence de Sangaré et de Hubert Oulaye.

Aucun homme politique ne pose d’actes, s’il ne peut en tirer de bénéfice politique. Si Gbagbo devait changer d’avis par rapport à sa posture initiale, c’est Blé Goudé qui, bien évidemment, en tirerait tout le bénéfice politique et se présenterait comme celui que Gbagbo écoute plutôt. Il ne faut pas avoir fait sciences po pour le savoir.
En tout état de cause, ce qu’il faut savoir, c’est que Blé a accepté de recevoir Affi, sans l’aval préalable de Laurent Gbagbo, son mentor politique. Mais l’ancien président du FPI joue gros, relativement à cette visite à la Haye. S’il rencontre Blé Goudé, sans qu’il ne soit reçu par Gbagbo, cela voudra dire qu’il n’est pas soutenu de lui par rapport à tout ce qui se passe aujourd’hui au FPI. Cela confirmerait que l’ancien chef d’Etat ivoirien n’est pas concerné par la démarche Blé Goudé. Lui aussi joue gros.
Gbagbo, c’est notre fétiche.

S.T.S

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