Côte d’Ivoire – Des dizaines d’étudiants et élèves violentés et arrêtés à Abidjan et à Daloa

Chr

Déclaration de BESOIN D’AGIR sur les évènements à l’université nationale de Côte d’Ivoire

Depuis le lundi 23 mars nous assistons à une situation de tension extrême dans les universités et grandes écoles de Côte d’Ivoire, suite au mot d’ordre de grève lancé le samedi 21 mars 2015 par des associations d’étudiants regroupées au sein de la plate-forme AGIR. Tension qui s’étend désormais aux établissements scolaires de l’enseignement secondaire. Cette situation fait suite à la grève des enseignants entamée depuis bientôt deux semaines. Plusieurs étudiants et élèves ont été violentés et arrêtés dans les villes d’Abidjan et de Daloa. Cette situation qui met à mal la stabilité sociale et l’avenir de nos enfants. Les revendications des protestataires se résument aux points suivants :

1. Au niveau des étudiants :

Absence de bourses, de moyens didactiques sur les campus, l’arrêt des inscriptions au 15 avril, retard dans le paiement des bourses d’études de l’année académique 2014, l’annonce unilatérale de la fin du repêchage au baccalauréat le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
2. Au niveau des enseignants :
Paiement des arriérés de salaires, déblocage des avancements, reclassement aux grades A4, A5, A6 et A7, l’adoption du mécanisme permettant aux professeurs licenciés du grade A4 d’accéder au Capes, relèvement des indemnités de logements et primes.
Vu la justesse des revendications corporatistes des étudiants et enseignants protestataires,
Vu la grave menace que fait planer cette situation sur la stabilité sociale et l’année académique en Côte d’Ivoire,
Vu les conditions difficiles dans lesquelles évoluent les enseignants, les étudiants et élèves de Côte d’Ivoire,
Vu l’arrogance et le mépris de l’autorité de tutelle face à ces revendications légitimes
Vu la violente répression dont fait l’objet de la part des autorités policières, la population estudiantine

BESOIN D’AGIR

1) Condamne les violences faites aux protestataires
2) Exige la libération immédiate de tous les étudiants aux arrêts
3) Apporte son soutien aux étudiants, élèves et enseignants de Côte d’Ivoire
4) Invite les forces de l’ordre à la retenue et au bon sens
5) Appelle les autorités ivoiriennes à prêter une oreille attentive aux différentes revendications des grévistes et à leur trouver des solutions immédiates
6) Interpelle les parents d’élèves, l’opinion nationale et internationale, les organisations des Droits de l’homme, les représentations diplomatiques basées en Côte d’Ivoire quant au sort fait à la jeunesse de ce pays.

Pour BESOIN D’AGIR
Fait à Abidjan le 25/03/2015
La présidente

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Les étudiants en médecine en grève illimitée, 26 étudiants arrêtés hier au Plateau

Les étudiants de la fac de médecine ont été bastonnés hier par plusieurs dizaines de policiers qui ont gazé leur grève sur le site de leur faculté à Cocody. La violence
inouïe de cette intervention a montré la détermination du gouvernement à ne pas engager de discussion avec les étudiants qui se plaignent des conditions académiques précaires, la réhabilitation de l’Université à des centaines de milliards ayant plutôt laissé de mauvais souvenirs. 26 étudiants qui n’ont pu échapper à la répression policière ont ainsi été arrêtés, parfois très loin de leur base comme ce fut le cas de ceux qui ont été arrêtés au Pateau.
En fait, les étudiants en médecine d’Abidjan, de Bouaké, ainsi que ceux d’odontostomatologie d’Abidjan et des sciences pharmaceutiques d’Abidjan du syndicat national desétudiants en science de la santé(Syness) ont mis depuis avant-hier en exécution leur mot d’ordre de grève illimitée. Durant toute cette période, aucun cours n’est prévu ni les stages dans les Chu de Cocody et de Treichville. Est-ce cela qui a rendu furieux le gouvernement ? En tout cas ces étudiants exigent l’équipement adéquat de tous les laboratoires. Car selon leurs responsables, « depuis la deuxième année jusqu’à la thèse, on est tous bloqués, faute de matériels».
Dans les lycées et collèges, c’est toujours la grève. Les grandes écoles privées sont entrées, elles aussi, dans la danse, ainsi que des universités FHB et Nanghui Abrogoua qui sont restées fermées toute la journée d’hier. Même si, en certains endroits, les cours ont eu lieu comme dans la commune du Plateau où le collège moderne du Plateau et Notre Dame d’Afrique ont repris les cours, contrairement au premier jour de la grève où les cours avaient été interrompus. Cette deuxième journée a été fatale à 26 étudiants qui ont été arrêtés dans la commune du Plateau et conduits à la préfecture de police. Beaucoup parmi eux s’étaient rendus dans cette commune pour vérifier l’effectivité de la grève. Ces différentes arrestations portent à plus de cinquante le nombre d’étudiants arrêtés ,48 heures après le déclenchement de la grève. Autre fait
marquant, c’est l’entrée en scène des établissements scolaires de Bingerville et de Dabou. Concernant Bingerville, c’est aux environs de 8 heures qu’un groupe d’individus, apparemment des étudiants de la Fesci.

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