Côte d’Ivoire – Pourquoi le ciment se fait rare et les prix augmentent

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(…) Les consommations domestiques auxquelles sont venues s’ajouter les demandes des projets immobiliers et, notamment, ceux du Gouvernement met les usines dans une situation difficile, vu qu’elles n’étaient pas préparées à cela. Selon des informations à notre possession, la Sca et Socimat produisent chacune environ 950.000 tonnes
par an et la Cimaf environ 1.000.000 tonnes. Ces trois sociétés totalisent donc une production annuelle d’environ 2.900.000 tonnes là où la demande nationale est de 5 à 6 millions de tonnes de ciment.
Des membres du Gouvernement réagissent Le ministre de la Construction, du logement de l’urbanisme et de l’assainissement, Mamadou Sanogo a informé le président de la République et l’ensemble des membres du Gouvernement au cours d’un Conseil des ministres de la pénurie ciment qui prévaut actuellement sur le marché. Depuis ce temps,
plusieurs membres du Gouvernement sont heureux. Pour eux, la forte demande du ciment est consécutive à l’ouverture de vastes projets de modernisation lancés par le chef de l’Etat Alassane Ouattara. Lors de la Conférence internationale sur l’émergence en Afrique, le jeudi 12 mars au Plateau, le ministre du Plan et du développement, Mabri Toikeusse avait précisé que le pays connaît effectivement une pénurie de ciment depuis quelques mois et cette situation pourrait s’aggraver. Pour lui, c’est un signe que le pays se développe ; car lorsque le secteur du bâtiment marche tout marche. Samedi dernier, lors d’une cérémonie des transporteurs
à Adjamé, le ministre des Transports, Gaoussou Touré a également souligné cette situation à la forte croissance économique que connaît le pays. Pour lui, cela veut dire qu’il y’a une explosion de chantiers et des projets d’infrastructures dans tout le pays. En attendant, les opérateurs du secteur et les clients espèrent la régularisation de la situation au regard du nombre important d’usines de fabrication implantées en Côte d’Ivoire. C’est donc une équation à la laquelle, il faudra trouver une solution. Comme le dit l’adage. Quand le bâtiment va, tout va. Pour le cas de la Côte d’Ivoire, l’on pense que c’est un signal positif du redécollage et de la reconstruction, après les années de crises sociopolitiques traversées par les Ivoiriens. Surtout avec l’ouverture de vastes projets comme la construction des infrastructures routières, les ponts, des logements sociaux, la multiplication des activités des sociétés immobilières, etc. Toutefois, certains opérateurs économiques exerçant dans le domaine du bâtiment estiment que cette situation est une volonté manifeste des sociétés de cimenterie (…)

Doté Soro, Pdt du Synebaci: “Tous nos chantiers sont arrêtés”

Le président du Syndicat national des entrepreneurs du bâtiment en Côte d’Ivoire (Synebaci), Doté Soro que nous avons joint, hier, par téléphone affirme que la plupart de leurs chantiers sont arrêtés. ‘’Beaucoup de chantiers sont arrêtés. Nous ne savons pas ce que nous allons faire. Nous qui sommes dans les logements sociaux, le ministre Mamadou Sanogo a demandé à chacun d’exprimer ses besoins en manière de ciment. Mais la quantité fournie ne suffit même pas un peu. Je viens d’arriver de Boundiali comme cela. Le sac de ciment coûte 7000 Fcfa là-bas. C’est vraiment dommage’’, a-til déploré. Comme solution, le président du Synebaci demande à l’Etat de
Côte d’Ivoire de libéraliser le secteur du ciment. Il faut arriver à la libéralisation du secteur. ‘’Les entreprises qui sont ici, ont le monopole. Aucun ciment
ne vient ailleurs. C’est pourquoi, non seulement le produit est cher et il est insuffisant pour satisfaire tout le monde. Il est temps que l’Etat libéralise le secteur’’, a-t-il préconisé. Face aux difficultés que traverse sa coopération, Doté Soro dit avoir déjà pris contact avec des sociétés à l’étranger en vue d’aider la Côte d’Ivoire.

Benjamain Soro
Le Mandat

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