Côte d’Ivoire – Le tribunal militaire essaie de tirer son épingle du jeu

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Crise post-électorale

Le commandant Gnahoua Dabley et le MDL-chef Kamana Tanoh Brice-Eric respirent depuis le 16 mars 2015, l’air pur de la liberté. Quatre ans après le bombardement, le 17 mars 2011, du marché d’Abobo et plus de trois ans après leur détention, le tribunal militaire, sous la houlette du juge Anne-Désirée Ettia, les a acquittés en prononçant leur mise en liberté immédiate, «pour des faits non établis».
Le tribunal militaire n’est pas à un coup d’essai. Le 3 février 2014, après trois ans de prison, il déclarait non coupables une quinzaine de policiers dont le général de police Boblaé Bossébo Jean-François, ex-DGA de la Police nationale, les commissaires principaux Negblé César, ex-DG de la DST, Robé Gogo Joachim, ex-n°2 du Centre de commandement des opérations de sécurité (CeCOS), Gnépa Philippe, ex-préfet de police de Yamoussoukro, les commissaires Yoro Claude Tiagnéré Jean-Louis et Monnet Dénis.
Poursuivis pour «violation de consigne», ces prévenus ont été purement et simplement acquittés par le tribunal militaire présidé par le juge Diallo Mamadou. Le parquet, par le substitut du procureur de la République, le capitaine Dosso Losséni, avait même estimé que «le délit n’est pas constitué» et réclamait leur libération. «Ils n’ont pas enfreint la loi. Ils ont reçu l’ordre de l’autorité légitime. Selon l’article 103 du Code de procédure militaire, il n’y a pas d’infraction quand l’agent exécute l’ordre de l’autorité légitime. Il faut avoir l’honnêteté de reconnaître qu’ils ont agi sur ordre de la hiérarchie», argumentait le capitaine Dosso pour décider «de déclarer les accusés non coupables des faits à leur décharge».
Mais, on le sait, l’hirondelle ne fait pas le printemps. Aussi, s’adossant à des accusations très vagues et à l’inexistence de preuves matérielles, la Cour d’assises d’Abidjan a distribué, le 10 mars, des condamnations et des acquittements à la tête du client à 79 pro-Gbagbo poursuivis pour une pléthore de charges (participation à un mouvement insurrectionnel, coalition de fonctionnaires, rébellion, usurpation de fonction, xénophobie, constitution de bandes armées, atteinte à la sûreté de l’État, tribalisme). Car la gestion de la crise post-électorale reste une quadrature du cercle pour le pouvoir Ouattara.
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