Cette information va faire l’effet d’une explosion à l’arme lourde: les deux soldats des ex-Forces de défense et de sécurité (FDS), poursuivis pour le bombardement, le 17 mars 2011, à l’arme lourde du marché d’Abobo, ont été déclarés non coupables pour absence de preuves et acquittés.
La présidente du tribunal militaire, Anne-Désirée Ettia, a prononcé, «pour des faits non établis», l’acquittement des prévenus (Commandant Gnahoua Dabley et du MDL-chef Kamana Tanoh Brice-Eric) et leur mise en liberté immédiate. Le procureur militaire a finalement reconnu qu’il y avait des doutes sur les faits reprochés aux prévenus.
Selon la démonstration faite par le MDL-chef Kamana Tanoh Brice-Eric, au regard de leur positionnement ce jour-là, il n’était pas possible que l’armée régulière tire en direction de ce marché. Car, leur ligne de mire n’était autre que la forêt du Banco où étaient regroupés les combattants pro-Ouattara. Ce bombardement, sans cratère, ne pouvait être que l’œuvre de groupes incontrôlés d’Abobo comme le «Commando invisible» du «général» Ibrahim Coulibaly dit IB, qui menaient une guerre asymétrique dans cette commune devenue Bagdad durant la crise post-électorale.
Cette décision coupe l’herbe sous les pieds de Fatou Bensouda, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI). Car ce bombardement, présenté comme un crime contre l’humanité, est l’un des chefs d’accusation pour lequel Laurent Gbagbo, en détention à la prison de Scheveningen, est poursuivi devant la CPI.
«Un tel acte contre des civils pourrait constituer un crime contre l’humanité», dénonçait, le 18 mars 2011, l’Opération de l’ONU en Côte d’Ivoire (ONUCI) dans un communiqué. Selon l’ONUCI, «l’examen des projectiles tirés jeudi après-midi au marché d’Abobo et dans ses environs permet de confirmer qu’il s’agissait d’obus de mortiers de 81 mm. Les forces de sécurité du camp du Président Gbagbo ont tiré les obus à partir d’un camp militaire faisant une centaine de victimes, tués et blessés confondus».
Toute cette accusation sans fondement et participant d’une campagne internationale pour diaboliser Gbagbo et son pouvoir, s’effondre comme château de cartes. Même à La Haye, les flagrantes contradictions à la barre entre le procureur Fatou Bensouda et ses témoins sur le moment permettent de s’interroger sur l’effectivité de ce bombardement.
Il y a en effet six versions pour cette allégation: 1, entre 11h et 11h30; 2, vers 10h; 3, entre 14h et 15h; 4, entre 15h30 et 16h; 5, entre 1h et 2h du matin et 6, dans la nuit du 16 au 17 mars. Mais Fatou Bensouda, après tergiversations, a coupé la poire en six: elle a choisi 12h comme heure du bombardement. Mais, avec le verdict du procès d’Abidjan, elle vient de perdre une béquille.
FB
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