La police bloque les accès
Des policiers du 30e arrondissement sis à attoban (commune de cocody) ont bouclé peu avant dix heures les accès de la fondation Memel Fotè où était annoncée une conférence de presse du président Sangaré Abou Drahamane. Au moment où nous arrivions sur les lieux, des cadres du parti proches du nouveau président (reconnu par l’ensemble des structures d’activités) discutaient avec les policiers postés à l’entrée du bâtiment. Ils ont dit être là pour l’exécution d’un ordre de la hiérarchie. »On ne peut rien faire d’autre. On nous a dit de ne laisser passer personne entrer dans le bâtiment », a rétorqué l’un des policiers face aux interrogations des cadres présents. C’est quelque peu perplexes que les militants se sont retirés sans opposer de résistance. »C’est impensable ce qui se passe. Sommes nous dans une république encore? », s’est désolé un cadre de la direction du Fpi présent sur les lieux au moment des faits. Ce qui s’est passé ce matin est un autre épisode de la crise interne qui secoue le parti de Laurent Gbagbo depuis huit mois. Récemment le porte parole du gouvernement Ouattara a clairement indiqué qu’il n’avait d’autre interlocuteur qu’Affi N’guessan. Le 5 mars dernier un comité central extraordinaire suspendait le président Affi pour faillite. Cet organe, en application des textes, a désigné à cette même date Sangaré Abou Drahamane pour diriger le parti.
SD à Abidjan
Sur plainte d’Affi, Sangaré Aboudrahamane, le président du parti de Laurent Gbagbo est devant les tribunaux ivoiriens pour trois faits. Pour ne pas aller au Congrès parce que convaincu qu’il y sera ridiculisé, Affi a fait reporter la tenue de ce Congrès. Ça, on le sait. On sait aussi qu’Affi N’guessan a fait convoquer récemment, Akoun Laurent, Alphonse Douati, Koua Justin, Hubert Oulaye et Oro Gauzé Hubert devant le tribunal correctionnel. Cela, pour le Comité central extraordinaire du 5 mars 2015 qui s’est tenu à la demande des 2/3 des membres de cet organe et qui l’a suspendu. Le Comité central du 5 mars avait aussi bénéficié de l’aval du Comité de contrôle du Fpi, dirigé par le Professeur Hubert Oulaye. Affi, assuré du soutien du régime Ouattara, conteste la validité de ce Comité central du 5 mars, qui l’a fait remplacer par Sangaré Aboudrahamane, comme intérimaire, en attendant la tenue du Congrès qui devrait avoir lieu, dans quelques mois. Les cinq concernés qui ont reçu les convocations ce jour, comparaîtront le jeudi 26 mars à 8h30, devant le tribunal correctionnel au palais de justice du Plateau.
Mais ce que les militants et autres sympathisants du Fpi ne savent pas encore, c’est que dans ses derniers soubresauts, Affi, vient d’assigner en justice, en plus des premiers cités, le président intérimaire du Fpi, Sangaré Aboudrahamane et Alphonse Douati. Ceux-ci sont appelés à comparaître le vendredi 20 mars 2015. Le mobile d’une telle convocation est d’interdire à Sangaré et Douati d’agir et de parler au nom du Fpi. En clair, Douati et Sangaré: le 20 et 26 mars 2015. A l’analyse, ces convocations sont les signes qu’Affi ne représente plus rien au Fpi. Sinon qu’il sorte et appelle à des meetings dans la Côte d’Ivoire comme par le passé. S’il est certain que la base peut encore répondre de lui, qu’il parcourt les hameaux et villes pour y rencontrer ses militants. Nous ne sommes pas à l’épreuve de la justice mais de l’audimat. Convaincu de cela, il court voir ses mandants afin de créer des situations judiciaires inutiles. Pourquoi aller voir l’Onuci, pourquoi s’agripper à la justice des ‘’vainqueurs’ comme si ce sont eux, la base au Fpi ? Affi sait qu’au Fpi, on ne paye pas le transport des militants et donc, leur déplacement est facile. S’il veut vraiment tester sa légitimité, qu’il aille à la place Ficgayo de Yopougon pour parler à ses militants et il verra qu’il ne représente plus rien au Fpi. A la vérité, si le régime soutient tant Affi, c’est que le scenario parfait recherché est de battre un parti aux élections. Et ce parti doit s’appeler le Fpi, pour justifier que les élections étaient inclusives. Puisque si le Fpi est battu en 2015, c’est qu’il l’avait été en 2010. Leur attitude montre qu’Affi n’aura pas besoin du vote physique des 47% des pro-Gbagbo pour obtenir ces 47% à la fin du processus. Sinon, la démarche d’Affi et ses alliés du régime ne répond à aucune autre logique. Alors que le président sorti du Fpi doit savoir qu’il a perdu toute crédibilité et il sait bien qu’il ne peut plus faire marche arrière, d’où la multiplication de ses maladresses. Affi qui a dénoncé une «justice des vainqueurs»à sa sortie de prison, utilise aujourd’hui, cette même justice contre ses camarades. Malgré tout, le Fpi reste toujours debout. Affi mène une guerre qu’il a perdue, depuis longtemps. Concernant cette convocation du tribunal correctionnel, le président Aboudrahamane Sangaré animera un conférence de presse demain, à 13h.
F. Bailly
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