Le régime de Ouattara a bel et bien surendetté la Côte-d’Ivoire

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Eximbank, la nouvelle vache à lait – Sans être détourné de ses partenaires traditionnels que sont le FMI et la Banque mondiale, le régime ivoirien s’est tourné vers l’ogre chinois par le biais de sa banque, Eximbank, pour financer son programme de développement. Le record d’endettement est saisissant.

La Côte d’Ivoire court un véritable risque de surendettement après l’atteinte du pointd’achèvement de l’initiative PTTE. Nous l’avions dit avec des chiffres à l’appui dans quelques unes de nos parutions, mais aujourd’hui plus que jamais nous le réaffirmons avec force conviction, toujours sur la base de chiffres plus qu’éloquents. Le moins que l’on puisse dire dans un environnement où le régime Ouattara sillonne le monde à la recherche d’aide au développement, il y a un rythme effrayant avec la complicité tacite du FMI et de la Chine par le biais de sa banque Eximbank. Selon la lettre du continent n°700 du 18 février 2015, les prêts de l’Eximbank chinoise en faveur de la Côte d’Ivoire ont atteint 4,4 milliards de dollars depuis 2011. Ce volume dépasserait de loin les engagements de la France et ce, malgré le recyclage de plus d’un milliard d’euros de dette en décembre passé sous forme de contrat désendettement développement (C2D). Le chef de l’Etat Alassane Ouattara ne s’arrête pas là, il souhaite que le volume des prêts auprès de l’Eximbank atteigne 10 milliards de dollars à l’horizon 2020. Dans une dynamique de concurrence aux pays développés, la Chine a décidé d’investir massivement dans les pays disposant des richesses naturelles qui lui manquent. Du coup, les prêts accordés par la Chine aux pays en voie de développement (PED) constituent une alternative moins coûteuse et dépourvue des conditionnalités imposées par les institutions de Bretton Woods. Il est vrai qu’en recourant au FMI pour obtenir des aides financières d’urgence, les pays du Sud et d’Europe de l’Est doivent renforcer l’application des conditionnalités imposées, pour autant il ne faut pas perdre de vu le risque de surendettement. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, la probabilité d’un surendettement est très élevée. Rappelons qu’au 30 juin 2013, le stock de la dette s’établissait à 3.843,92 milliards FCFA, c’est-à-dire quelques mois après l’annulation d’une part importante du stock de la dette. 1500 milliards de dette en moins d’un an En moins d’une année, le régime Ouattara a emprunté plus de 1500 milliards soit juste un peu moins que le différentiel du PIB (12000 milliards en 2012 et 14000 milliards en 2013). Et en 2014, le stock est de 7804 milliards de FCFA soit un montant supérieur à celui de 2011 (6264 milliards). Il est vrai qu’un Etat ne fait jamais faillite mais il fait défaut. Des méthodes existent pour régler le problème de la dette des pays pauvres. En premier lieu, il faut faire de la baisse des dépenses publiques une priorité. C’est leur inertie qui condamne la dette à augmenter. En second lieu, il faudra adopter une vision consolidée de la dette publique. Il s’agira de ne pas se focaliser uniquement sur le budget mais prendre en compte l’ensemble des transferts et des engagements réciproques. En troisième lieu, il faudra établir une règle constitutionnelle interdisant les déficits publics. En quatrième lieu, il faudra encadrer et contrôler le trésor dans ces activités d’emprunt. En cinquième lieu, il faudra associer les populations à la décision d’endettement. Cela pourra se faire à travers les débats parlementaires. En effet, selon l’article 14 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789, il est écrit que «les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée ». En sixième lieu, il faudra mettre en œuvre de bonnes politiques macroéconomiques pour garantir une croissance durable. Voilà autant de facteurs qui pourraient garantir une meilleure gestion des deniers publics mais surtout contenir le niveau d’endettement de la Côte d’Ivoire dans des proportions raisonnables ; parce qu’en définitive, il s’agit d’assurer aux générations futures un avenir certain pour leur épanouissement. Malheureusement ce principe sacro-saint, au regard du niveau d’endettement de la Côte d’Ivoire, semble avoir été foulé aux pieds. Rien de plus étonnant quand l’on sait que Alassane Ouattara a décidé de mobiliser 11.000 milliards de Fcfa en fin de mandat pour dérouler son programme de développement.

Le Quotidien
Kouakou Atta

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