En Côte d’Ivoire, Michel Gbagbo comparaissait, cmercredi 18 février, avec quatre autres personnalités proches de l’ancien président au palais de justice d’Abidjan. Un procès en assises qui réunit 82 deux personnalités de l’ancien régime poursuivies pour des crimes d’atteinte à la sureté de l’Etat. Depuis une dizaine de jours, ce sont les cadres politiques qui se succèdent dans le box. Simone Gbagbo, l’ultime accusée qui doit comparaître lundi. Ce qui frappe depuis quasiment deux mois que dure ce procès, c’est une certaine approximation dans l’accusation.
Michel Gbagbo le répète : lui, le simple militant du FPI n’avait aucun rôle politique, aucune responsabilité autour de son père ou de son parti en 2010 et 2011. L’enseignant est convaincu qu’il est poursuivi parce qu’il est le fils de Laurent Gbagbo arrêté, en même temps que lui, dans sa résidence d’Abidjan, le 11 avril 2011.
Ce ne sont pas les questions du tribunal qui permettront de lever le doute. Avec des questions telles que « Avez-vous eu des relations avec la galaxie patriotique ? », ou encore « Que pensez-vous de la présence de mercenaires libériens en Côte d’Ivoire ? », le ton est plus à la conversation qu’à l’interrogatoire et l’ambiance bonne enfant.
Des déclarations tendancieuses tenues par les accusés sont bien citées par l’accusation – notamment des propos haineux contre Alassane Ouattara proférés à la télévision – mais aucune preuve ni aucun enregistrement ne sont présentés à l’audience.
Quant aux témoins, plusieurs affirment avoir vu Michel Gbagbo accompagner des convois paramilitaires qui tentaient de voler des urnes le soir du second tour, à Abidjan, mais certains sont renvoyés avant même d’avoir terminé leur déposition, tant leurs propos sont incohérents. Quant aux autres, il est presque impossible de les comprendre dans une salle d’audience très mal insonorisée.
Joint par RFI, Maître Dako, l’un des avocats du collectif de défense des pro-Gbagbo, se montre très critique sur le travail du parquet général.
«Le parquet général doit réunir toutes les conditions pour arriver à la manifestation de la vérité et donc à une justice équitable. Il y a des questions précises et donc on doit aller vers les personnes qui savent », a-t-il dit.
«Nous disons qu’il y a eu des problèmes sur les élections et sur les résultats. Il faudrait interroger le président de la CEI et le président du Conseil constitutionnel, autrement nous restons dans la périphérie et on demande aux gens de commenter ou de dire ce qu’ils en pensent, mais ils n’étaient pas dans l’action », a ajouté Maître Dako.
Les Ivoiriens ont besoin de savoir ce qui s’est passé et c’était le rôle du parquet général d’aller interroger toutes les personnes à charge et à décharge pour la manifestation de la vérité.
Les commentaires sont fermés.