Côte-d’Ivoire Procès en assises Aké N’Gbo « Nous avons suivi la décision du Conseil constitutionnel »

Aké NGbo et Désiré Dalo
Aké NGbo et Désiré Dalo

Gilbert-Marie Aké N’gbo, L’ex premier ministre du dernier gouvernement du président Laurent Gbagbo et certains de ses collaborateurs, ont comparu hier devant les juges, dans le cadre du procès en assises des proGbagbo, débuté le 26 décembre 2014. Appelé à s’expliquer sur les faits suivants : « utilisation de mercenaires et miliciens », l’économiste dit ne pas reconnaitre les faits qui lui sont reprochés par l’accusation. Dans sa tentative de confondre l’ancien chef de gouvernement, la cour n’a pas été plus heureuse, l’accusé, avec un calme déconcertant, ayant toujours trouvé les mots justes pour convaincre le juge : « Le recrutement de mercenaires et miliciens pour sauver la République n’était pas à l’ordre du jour dans la mesure où les forces de l’ordre faisaient leur travail. » Sur sa collaboration
avec l’ex-président de la République, Laurent Gbagbo, l’universitaire clamera que : « J’ai accepté de diriger le gouvernement pour servir mon pays. » Aussi, le professeur Aké Ngbo, dit-il, avoir agi dans le respect des lois qui régissent l’Etat. Etayant son argumentaire, l’économiste soutiendra que sa préoccupation était de répondre
aux nombreuses sollicitudes des populations à cause des sanctions internationales qui pleuvaient sur le pays, notamment la fermeture des banques, l’embargo sur les médicaments. Pour lui, l’urgence était de régler le problème des salaires, des médicaments et biens d’autres choses. Et pour prouver sons sens républicain, il dira au juge : « Nous avons suivi la décision du conseil constitutionnel…Selon la constitution, c’est le conseil constitutionnel qui proclame les résultats définitifs de l’élection présidentielle. » Répondant à la question relative au gouvernement de Ouattara qui avait trouvé refuge à l’Hôtel du Golf, il dira: « je ne voyais pas les choses ainsi, dès lors que j’avais la légalité avec moi. » Et « pourquoi n’avez-vous pas démissionné ? » demande le juge. « J’étais persuadé que les tractations en cours aboutiraient. J’étais loin d’imaginer que les choses iraient de mal en pis », a rétorqué Aké N’gbo. Pour prouver définitivement son innocence, l’ancien
Premier ministre a expliqué qu’il était en mission à l’extérieur du pays lorsqu’il a été contacté par le président Laurent Gbagbo pour être nommé chef de gouvernement. L’offre que lui avait faite l’ex chef de l’Etat était si historique, selon lui, pour ne pas la saisir en entrant dans l’histoire de son pays en quête de souveraineté. « Par devoir pour mon pays, j’ai accepté l’offre. Le président Gbagbo m’a demandé de conduire l’équipe gouvernement et qu’il s’occupera de la politique » a-t-il révélé. Et pour rappeler à ceux qui ne le sauraient pas, l’ancien président de l’Université de Cocody a rappelé son brillant parcours universitaire qui a fait de lui un économiste renommé en Afrique et à travers le monde. A la barre, Désiré Dallo, ministre de l’économie et des finances dans le gouvernement Aké N’Gbo a eu à se prononcer sur les supposés décaissements frauduleux à la BECEAO. « La BECEAO n’a jamais enregistré de pertes de 2011 à aujourd’hui », a-t-il martelé. Comme Aké N’Gbo, le ministre Désiré Dallo a expliqué comment il a travaillé sans relâche pour faire face aux problèmes des Ivoiriens. Kata Kété, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique d’alors, a emboité le pas à ses co-accusés, en réaffirmant le souci de servir l’Etat. Boni Claverie, la présidente de l’Urd, et ex- ministre de la famille et de la femme a soutenu également s’être pliée à la décision du conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire. Mieux, elle a proposé à la Cour que le débat sur le contentieux électoral soit mis en veilleuse pour se consacrer à la réconciliation nationale. Un projet sur lequel les éminences grises du pays, a l’en croire, travailleront pour mettre les ivoiriens ensemble.

PIERRE KALO
Aujourd’hui

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