Côte-d’Ivoire: de Duékoué, quartier carrefour, Nahibly à Charlie Hebdo…les crimes oubliés ?

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Deux terroristes ont récemment fait irruption dans la rédaction du canard satirique français, Charlie Hebdo, où ils ont tué 12 personnes dont 8 journalistes. Le
monde entier, choqué par ces actes terroristes, et dans un élan de solidarité, s’est mobilisé autour de la France. Une grande marche avec des chefs d’Etat et des gouvernements d’Afrique et d’Europe est projetée sur Paris. Par solidarité à la France et aux victimes. Pendant ce temps, les 300 morts de l’attaque nocturne du camp des réfugiés de Nahibly est oublié. A part des Organismes de Défense des Droits de l’Homme, aucune action de la même envergure que la mobilisation en France sur l’attaque de Charlie Hebdo n’a été simplement envisagée ni en Côte d’Ivoire, ni en Afrique et encore moins en Europe ou ailleurs. Pourtant il est question de 300 personnes froidement tuées par des individus dans un camp de déplacés de guerre placé sous la surveillance de l’ONUCI. Ces victimes identifiées comme appartenant à l’ethnie guéré (ethnie de la région), n’ont pas été tuées au cours de la crise postélectorale. C’est le 20 juillet 2012, soit un an après la crise postélectorale qui a fait officiellement 3000 morts. C’est donc un acte de grand terrorisme que d’entrer dans un camp de déplacés de guerre pour y faire un tel carnage digne de la secte islamique de Boko Haram. Jusqu’à présent, le monde entier est resté aphone et inactif face au carnage de Nahibly. Or, il aurait été souhaitable que le monde entier, tel qu’il le fait maintenant pour les 12 victimes de Charlie Hebdo, se mobilise pour réclamer justice pour ces centaines de victimes de Nahibly froidement tuées par des mains terroristes. Pour ne pas donner l’occasion aux Ivoiriens de penser à un deux poids deux mesures quand il s’agit de traiter des victimes d’actes de terrorisme.

Rodolphe Flaha
Le Quotidien

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