Près d’une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement du monde vont participer, ce dimanche 11 janvier 2015, à la «Marche républicaine» d’hommage aux victimes des attentats qui ont frappé la France. Des chefs d’État d’Afrique francophone ont refusé de se laisser conter l’événement et sont à Paris: Yayi Bony (Bénin) dont le gouvernement a déclaré le 9 janvier jour de deuil national, Ibrahim Boubakar Kéita (Mali), Macky Sall (Sénégal), Mahamadou Yssouffou (Niger) et Ali Bongo (Gabon).
Les politiciens ont ainsi récupéré l’indignation générale dans ces grandes manifestations, marque déposée des civilisations latines, pour appeler à s’unir autour du chef de l’État. François Hollande va se flatter, à juste titre, d’avoir réussi une marche historique, faisant de Paris la capitale européenne de la lutte contre le terrorisme, et sans doute en profiter pour récolter des dividendes politiques au niveau de sa cote de popularité. Car, depuis ce 7 janvier, les rassemblements, qui privilégient essentiellement le caractère m’as-tu vu, ne faiblissent pas en France. Contrairement aux cultures anglo-saxonnes, plus pragmatiques.
Il faut simplement se rappeler les attentats-suicides du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Perpétrés le même jour, mais à quelques heures d’intervalle, par dix-neuf membres du réseau djihadiste islamiste Al-Qaïda qui ont détourné quatre avions de ligne pour les projeter sur les tours jumelles du World Trade Center (WTC) à Manhattan (New York), un troisième sur le Pentagone, siège du Département de la Défense, à Washington DC, et le quatrième avion, volant en direction de Washington, s’est écrasé en rase campagne à Shanksville, en Pennsylvanie, ces attentats, suivis en live, n’ont pas été le prétexte pour susciter un tel déferlement des politiques aux côtés de George W. Bush pour dénoncer le terrorisme. Ils ont pourtant fait 2 973 victimes appartenant à quatre-vingt-treize pays, contre dix-sept en France en… trois jours par… trois djihadistes.
Au choc psychologique considérable, le gouvernement américain a répondu simplement, non par la marée humaine, mais par le renforcement de sa législation antiterroriste et des écoutes, y compris des chefs d’État alliés. L’administration américaine, avec des fortunes diverses, a ensuite lancé une «guerre contre le terrorisme», notamment en Afghanistan dès octobre 2001, dont le régime taliban, favorable à Al-Qaïda, était soupçonné d’héberger Ben Laden, et en Irak en mars 2003, dont le régime baasiste a été désigné par l’administration américaine comme un soutien du terrorisme international.
En France, le seul dispositif est que le plan Vigipirate, un des outils de lutte contre le terrorisme, est maintenu à son niveau maximal. Mais d’ici quelques semaines, quand l’émotion va baisser, tous les services de renseignement, comme dans de nombreux cas comme celui de Mohamed Merah, vont baisser la garde, avec un niveau plutôt faible de vigilance, de prévention et de protection des citoyens.
FB
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