La Direction Nationale de Campagne de Laurent GBAGBO
Abidjan, le 9 janvier 2015
Propos liminaires du Ministre DOUATI Alphonse
Chers amis de la presse et des média nationaux et internationaux, au nom de la Direction Nationale de Campagne (DNC) du président Laurent GBAGBO pour la présidence du Front Populaire ivoirien (FPI), je voudrais vous remercier d’avoir répondu favorablement et massivement à notre invitation pour cette rencontre d’échanges.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, permettez moi de vous adresser, au nom des vaillants militants du Front Populaire Ivoirien en général et de la Direction Nationale de Campagne en particulier, nos vœux les meilleurs pour cette année 2015.
L’année 2015 qui commence est une année électorale, nous formons le vœu que s’éloigne de notre pays, le spectre des violences et des crises qui ont émaillé les dernières élections en 2010.
Nous souhaitons que la Côte d’Ivoire, notre pays, connaisse enfin la normalisation de la vie publique, par une réconciliation nationale vraie, avec la présence effective de tous ses fils et de toutes ses filles, exilés ou prisonniers, en particulier le président Laurent Gbagbo, pour qu’advienne enfin une paix sociale durable. Puisse 2015, être l’année de la liberté retrouvée pour Simone GBAGBO, pour tous les prisonniers politiques civils et militaires, que 2015 soit l’année de la fin d’exil pour ces centaines de milliers contraints à vivre à l’extérieur. Enfin, je formule le vu que tous les biens, les terres et les patrimoines confisqués soient rétrocédés à leurs ayant-droits.
Mesdames et messieurs les journalistes nous sommes devant vous ce matin pour passer à la loupe l’évolution de la situation nationale en commençant par les événements actuels.
Comme chacun d’entre vous le sait, le Ministre Assoa ADOU ancien député de Cocody, ancien ministre de la République, récemment désigné en qualité de Directeur National de Campagne par le président Laurent GBAGBO pour l’élection du président du FPI, a été enlevé le mercredi 07 janvier 2015 à son domicile. Sous les yeux de son épouse et de ses enfants, au environ de 21 heures. C’est un fort contingent du CCDO qui a procédé à son enlèvement, non sans avoir auparavant bouclé tout le quartier.
La Direction Nationale de Campagne du Président Laurent GBAGBO a déjà produit une déclaration pour condamner cet enlèvement en règle, opéré par les forces publiques.
Ce kidnapping intervient cependant dans un contexte tout particulier : 83 personnalités proches du président Laurent GBAGBO sont inculpées à la cour d’assises pour atteinte à la sûreté de l’État ; une crise profonde secoue le FPI qui oppose le camarade Affi N’guessan, le président sortant, à l’ensemble de ses camarades du parti. C’est sur ce dernier élément que nous allons nous appesantir car ayant un lien direct avec l’arrestation du Ministre Assoa ADOU, selon nos analyses.
Au fil des évènements liés à la situation politique en Côte d’Ivoire, il apparaît clairement que le déclenchement de la crise par Affi au sein du FPI, obéit à un plan savamment orchestré. En effet, la crainte du retour du FPI sur la scène politique s’est emparé du pouvoir Ouattara et ses alliés au vu des résultats du boycott des législatives, des élections locales et du RGPH 2014. Pour arrêter le FPI dans son élan, il fallait appliquer une nouvelle stratégie d’autant que celle qui consistait à empêcher les meetings, à arrêter les dirigeants et toutes autres formes de menaces ou de pressions ny parvenaient pas. La stratégie trouvée semble donc être celle d’attaquer le parti de l’intérieur. De ce point de vue, certains ont parlé de deal avec le pouvoir, d’autres de missions à lui confié, mais toujours est-il que Affi N’guessan, par ses agissements, apparait comme le ver qui pourri le fruit de l’intérieur. En cela, les procès attentés par Affi contre le FPI précédés ou suivis des déclarations du gouvernement confirment une collusion évidente de celui-ci avec le pouvoir en place.
Le plan commun Affi-Pouvoir, le plus probable qui a été dénoncé jusqu’à ce jour est qu’Affi N’guessan, avec l’aide du pouvoir Ouattara, veut éliminer tous ses adversaires politiques qu’il qualifie de « GBAGBO ou rien ». Le premier acte en cela est l’arrestation du Ministre LIDA KOUASSI Moise, jeté manu militari à la MACA pour avoir tenu tête à Affi lors d’un Comité Central. L’arrestation du Ministre Assoa ADOU, Directeur Nationale de Campagne du candidat Laurent GBAGBO à la présidence du FPI, procède de ce plan commun.
A coup sûr, il y a lieu de penser que d’autres actes pourraient suivre. Nous en sommes conscients et l’arrestation du Ministre Assoa ADOU particulièrement vise à empêcher la candidature du président Laurent GBAGBO à la présidence du FPI. C’est le lieu d’indiquer que les menaces d’arrestation planaient sur le camarade Assoa ADOU déjà depuis le lancement de la campagne du candidat Laurent GBAGBO à la présidence du FPI le 09 décembre 2014.
Par ailleurs, dans sa déclaration du samedi 03 janvier 2015, Affi N’guessan s’était vivement élevé contre les ex-exilés nouvellement rentrés et qui ne lui seraient pas fidèles en les traitant d’ingrats. Or le camarade Assoa ADOU fait partie de ces exilés rentrés en Côte d’Ivoire sous les exhortations de Ouattara et d’Affi N’guessan.
Ainsi, son arrestation porte à croire qu’il s’agissait là d’un véritable guet-apens à l’ensemble des exilés qui ne pensent pas comme Affi N’guessan. Si l’intérêt principal est d’émasculer le FPI à défaut de le détruire, la collusion Affi-Ouattara vise différents objectifs dont la légitimation du pouvoir Ouattara.
Chers amis de la presse et des média, depuis la fameuse et désormais chaotique date du 04 juillet 2014, le FPI tangue, balloté qu’il est par les flots mugissants dont l’un des points culminants est la déraison, l’indignité et la trahison de son président sortant.
Cette crise profonde d’identité et de clarification idéologique mise au grand jour par son président sortant Pascal Affi N’guessen, tend à fragiliser apparemment le Parti. Mais les militants que nous sommes y font face courageusement, avec responsabilité et fermeté.
Chers amis, ce moment privilégié que nous passerons ensemble avec vous sera mis à profit aussi pour dénoncer, condamner, interpeller mais aussi pour rassurer.
1- De la DÉNONCIATION
La Direction Nationale de Campagne du Président Laurent GBAGBO s’indigne et rejette l’état de non droit qu’impose le pouvoir Ouattara en Côte d’Ivoire et dénonce vivement cette autre entrave faite aux libertés politiques d’expression, de libre organisation et fonctionnement des partis politiques dans notre pays, qui frappe singulièrement le Front Populaire Ivoirien, avec l’enlèvement du Ministre Assoa ADOU.
Par ailleurs, l’on sait que la crise survenue depuis le 04 juillet 2014 s’est soldée par une session extraordinaire du Comité Central le 14 Août 2014, dont les conclusions sont connues de tous, notamment :
* La mise en place d’un nouveau Secrétariat Général consensuel,
* La convocation d’un Congrès Ordinaire,
* La création et le maintien d’un climat harmonieux de fonctionnement du Parti,
* La prise de décision concertée et non solitaire, etc.
Conscients que la vie du Parti requiert l’adhésion de tous et la participation responsable de toutes les instances, nous, membres de la Direction Nationale de Campagne du Président Laurent GBAGBO essayions de nous conformer à toutes les résolutions issues du Comité Central et préparions sérieusement le 4ème Congrès Ordinaire des 11, 12, 13 et 14 décembre 2014.
Contre toute attente, le président sortant, Pascal Affi N’guessan, manifestement allergique au respect des textes du parti, à continué de prendre des décisions solitaires quand bien même les instances prescrivaient une démarche collective.
Nous en voulons pour preuves :
* Le maintien à la CEI, au mépris du Comité Central, du camarade Dogou Alain, sous le label de l’Alliance des Forces Démocratiques(AFD), et de la nomination des représentants à la CEI locale ;
* La cristallisation par le camarade Affi de deux(02) lignes :
~ L’une, de la soumission et de l’abdication, conduite par lui même;
~ L’autre, du combat, de la dignité et du refus de la compromission, conduite par la DNC de Laurent GBAGBO.
* Le refus d’obtempérer aux décisions du Comité de Contrôle relatives à la validation des candidatures à l’élection du président du Parti au 4ème Congrès Ordinaire ;
* L’assignation en justice du Comité de Contrôle sans avoir épuisé les mécanismes internes de recours ;
Le report du 4ème Congrès par décision de justice sur requête du camarade AFFI ;
* Le cycle de fermeture/ouverture du siège du FPI, sis à l’ex QG de campagne de Laurent GBAGBO, selon les humeurs de Affi N’guessan ;
* Une action en justice contre la candidature du Président Laurent GBAGBO ;
* La défiance du Comité Central par le refus de le convoquer ;
* Les attaques en règle contre le président Laurent GBAGBO et contre son entourage.
Au regard de ce qui précède, notamment des comportements et attitudes de défiance, d’arrogance de nature à fragiliser le Parti et à entamer gravement sa cohésion, nous, membres de la Direction de Campagne du Président Laurent GBAGBO, sommes dans l’obligation morale, intellectuelle et politique de dénoncer ce manque d’égard de Affi N’guessan pour les instances du Parti et pour les militants du FPI.
Nous dénonçons avec fermeté cette méprisable forfaiture et cette propension à laccaparement du Parti par AFFI Nguessan à des fins inavouées mais perceptibles.
Nous dénonçons sa collusion avérée avec le pouvoir en place et la tentative de livrer le parti de Laurent Gbagbo, mains et pieds liés à Ouattara.
2- De la CONDAMNATION
Chers amis de la presse et des médias, vous comprendrez que nous sommes en droit de condamner sans réserve la violation des fondamentaux du Parti que constituent :
* L’attachement à la souveraineté ;
* L’attachement au socialisme ;
* l’attachement à l’économie sociale de marché ;
* L’attachement à la transition pacifique au pouvoir.
Violer ces fondamentaux et engager ce Parti de façon solitaire dans la voie de la collaboration est une attitude déviationniste de la ligne idéologique que nous condamnons.
La question est de savoir : est-ce le Parti qui doit aller à Affi ou Affi, Président, qui doit se soumettre au Parti ? Nos textes l’affirment ; chaque militant doit se soumettre au Parti ou se démettre. Quand le Président qui est un organe d’exécution s’en éloigne, il est dans une dérive déviationniste que nous dénonçons vigoureusement.
De même, nous dénonçons les dérives langagières du président sortant qui dénature la fonction éducative du Parti pour les militants et pour les peuples de Côte d’Ivoire, le faisant ainsi passer d’homme d’État à un homme vulgaire et sans retenue.
Nous dénonçons cette dérive intolérable du président sortant, car à un si haut niveau de responsabilité tant dans le Parti (président) qu’au niveau National (Premier Ministre) et International (Vice président de l’international Socialiste), avoir un comportement compromettant et trouble, décrié par l’ensemble du Parti, doit l’incliner à en tirer les conséquences et à démissionner raisonnablement.
Ne pas le faire à ce jour, décrédibilise l’auteur et lui enlève définitivement toute la confiance de la base et des organes du Parti.
C’est à juste titre que les structures fédérales, de femmes, de jeunes, d’enseignants, des représentants à l’extérieur, de direction et de contrôle lui retirent leur confiance et défient son autorité gravement et définitivement entamée.
Nous dénonçons par ailleurs, le cynisme inacceptable du président sortant qui tend à décrédibiliser le Président Laurent GBAGBO, ce qui s’apparente certainement à témoigner contre lui à La Haye. Le cynisme est que Affi veut faire croire qu’il est soucieux du sort du Président Laurent GBAGBO, alors que les actes visibles qu’il pose montrent le contraire. En effet, comment peut-on aimer quelqu’un quand on le présente à la face du monde comme un faussaire ; comment peut-on prétendre aimer quelqu’un dont on accable l’entourage de tous les maux sans même épargner sa vie privée ?
3- De l’INTERPELLATION
Ce stade de notre propos est le lieu, chers amis, de vous prendre à témoin pour interpeller tous ceux qui encouragent le camarade Affi à l’intérieur comme à l’extérieur du Parti, dans cette dérive inadmissible. Tous ceux qui discutent avec lui au niveau national comme international, doivent comprendre que seul le Comité Central peut prendre les décisions appropriés au nom du Parti entre 2 Congrès et/ou Convention.
Au nom des sacrifices de nombreux martyrs et tous ceux qui souffrent de cette crise, nous lui demandons, pendant qu’il est encore temps, de revenir aux instances du Parti et de leur redonner leurs valeurs décisionnelles.
Au nom de la raison politique, nous lui disons de lever le siège du QG ordonné par lui et de le remettre aux militants.
Quant au pouvoir actuel, nous lui disons de se détromper en pensant qu’Affi peut engager seul le FPI dans les décisions importantes. Le faisant, il se trompe lourdement de Parti et de personnalité crédible.
Nous disons tout simplement au pouvoir de ne point s’immiscer dans les affaires du FPI, mais au contraire, l’invitons à créer les conditions d’une vie politique ouverte, apaisée et démocratique en Côte d’Ivoire.
Pour le FPI, toute décision prise par Affi sans l’aval de l’instance de décision qu’est le Comité Central n’engage que lui seul et non le Parti, comme il l’a maintes fois tenté avec le pouvoir pour le dialogue politique et comme cela a été démontré pour la tentative de levée du mot d’ordre de boycott du RGPH et de l’entrée du FPI à la CEI.
C’est pourquoi, le pouvoir doit savoir que sa collusion avec Affi N’guessan pour miner le FPI de l’intérieur est déjà vouée à l’échec.
Les arrestations récentes des Ministres Lida Kouassi Moise, Assoa Adou et Dogo Raphael etc… Nous en donnent les preuves évidentes. Le FPI est habitué à ce plan sordide ourdi contre l’opposition ; cela ne l’émeut outre mesure. Il sait que c’est un petit jeu qui pue du déjà vu, avec les complots qui ont jalonné la gouvernance sous le parti unique et qui se perpétuent actuellement.
La Direction Nationale de Campagne du Président Laurent GBAGBO enjoint le pouvoir de cesser ce petit jeu qui n’honore point notre pays ; au contraire il contribue à le discréditer et à délégitimer davantage ses auteurs. Aussi exigeons-nous sans délai la libération des camarades Lida Kouassi Moise, Assoa Adou et Dogo Raphael et tous les prisonniers politiques injustement incarcérés.
4- De l’ASSURANCE
Chers amis de la presse et des médias, nous voulons nous faire le devoir à travers cette conférence de presse, de rassurer tous les militants et sympathisants du Front Populaire Ivoirien (FPI), les démocrates de Côte d’Ivoire et du monde, les partenaires politiques et institutionnels, que le FPI triomphera malgré les agitations de tous ceux qui sont entrés dans une logique d’indignité et de haute trahison envers notre Parti et de la lutte émancipatrice des peuples opprimés, sous le fallacieux prétexte de la « real politik » et au nom de la collaboration avilissante.
Le FPI a des structures et des instances solides. Le Comité Central, le Congrès, le Comité de Contrôle sont solides et rassurants.
Aucun militant, fut-il président, ne peut prendre le Parti en otage, marcher dans les ruelles du Parti et squatter en même temps ses organes pour le compte de la haute traitrise.
La position et l’attitude actuelles des militants de base et des responsables au sommet de la Direction Nationale de Campagne du Président Laurent GBAGBO est une position de sagesse et responsable. Tous doivent se rassurer que personne ne peut s’approprier tout seul le FPI car il appartient aux militants d’abord et à tous ceux qui croient en lui ensuite.
Le Parti peut connaître des moments difficiles dans sa vie comme aujourd’hui, mais, de par son histoire et son organisation, personne ne peut l’apprivoiser. Seules nos convictions individuelles et collectives garderont le FPI intact.
La_Direction Nationale de Campagne du Président Laurent GBAGBO #lance_solennellement_un_appel_à_la_mobilisation de tous les militants, de tous les démocrates de Côte d’Ivoire, #afin_de_se_tenir_prêts_à_répondre_aux_mots_dordre_imminents pour les #actions_politiques_graduelles_de_masse_à_venir pour la réalisation de nos revendications.
Car nous les assurons que c’est notre mobilisation méthodique, constante et efficiente, partout dans le monde, qui fera sortir Laurent GBAGBO de la prison, pour prendre part, en tant que acteur clé et pierre angulaire à la réconciliation nationale vraie, synonyme de développement de la Côte d’Ivoire et pas autre chose.
Merci de nous avoir prêté attention, nous sommes à votre disposition, chers amis de la presse et des médias pour vos questions.
Fait à Abidjan, le 09 janvier 2015
La Direction Nationale de Campagne
du Président Laurent GBAGBO.
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