Le ton est monté d’un cran de côté de Ouagadougou concernant le vote de la diaspora burkinabé vivant en Côte d’Ivoire. Le président de la transition burkinabé, Michel Kafando, a affiché sa crainte d’une immixtion de son voisin du sud dans le processus électoral en cours dans son pays. « Le vote de nos ressortissants en Côte d’Ivoire risque d’être assez difficile. D’abord, c’est la plus forte communauté que nous ayons à l’étranger et ensuite, c’est aussi le pays où forcément, nous n’avons pas beaucoup d’amis… Et nous, nous avons peur aussi que vraiment le danger ne vienne de là. Il ne faut pas que nos propres élections soient perturbées ici, au Burkina, parce que de l’autre côté, on aura sciemment manigancé des choses », a déclaré mardi Michel Kafando dans une interview publiée mardi. Interrogé hier lors de la conférence de presse hebdomadaire sur cette sortie du président burkinabé, le porte-parole du gouvernement ivoirien, Koné Bruno, a rassuré qu’ «Abidjan ne se mêlera pas des affaires intérieures du Burkina Faso ». Puis d’insister : « le danger ne viendra pas de la Côte d’Ivoire. Nous tenons à garder de bons rapports avec ce pays ami et frère ». L’asile accordé par Ouattara à l’ancien président Blaise Compaoré ne changera en rien les relations séculaires entre les deux pays, a souligné M.Koné. «Le président Michel Kafando n’a pas à s’inquiéter de la présence de Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire qui demeure un pays d’hospitalité comme cela est indiqué dans notre hymne national. D’autres présidents ont séjourné en Côte d’Ivoire quand ils ont perdu le pouvoir », a-t-il fait remarquer.
Dans une déclaration précédente, Michel Kafando a reconnu que ses relations se sont nettement améliorées avec son homologue ivoirien dont le rôle dans la gestion
de la fronde contre Compaoré n’a pas été du goût de Ouaga. « La Côte d’Ivoire n’a pas compris les choses au début comme nous l’aurions souhaité…J’ai dit au
président de la Côte d’Ivoire: « je comprends votre gêne parce que le président Blaise Compaoré se trouve chez vous. C’est un problème délicat pour vous ». Nous
nous sommes rencontrés, nous nous sommes expliqués, nous nous sommes compris ». Ouattara et Kafando ont eu des entretiens lors du dernier sommet de la Cedeao qui s’est tenu en décembre à Abuja, au Nigéria.
Nomel Essis
L’Expression
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