Côte d’Ivoire: ces témoignages qui « accablent » le général brûleur Kéipo

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Soupçonné d’avoir été à la tête d’une milice qui a semé la terreur autour du carrefour Obama d’Abidjan lors de la crise postélectorale de 2010-2011, Jean-Marius Kéipo, surnommé le « général brûleur » par l’accusation, nie tous les faits qui lui sont reprochés. Mais mardi, des témoignages accablants ont été déposés contre lui dans le cadre du procès de Simone Gbagbo et de ses 82 co-accusés.
Il est l’un de 82 co-accusés de Simone Gbagbo, l’ancienne première dame de la Côte d’Ivoire, dont le procès a repris, le mardi 6 janvier, après une semaine d’interruption. Jean-Marius Kéipo a été le premier à être entendu devant la Cour d’assises d’Abidjan.
Soupçonné d’avoir été chef d’une milice lors de la crise postélectorale ivoirienne, Jean-Marius Kéipo est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation : atteinte à la défense nationale, constitution de bandes armées, participation à un mouvement insurrectionnel, troubles à l’ordre public, coalition de fonctionnaires de rébellion, tribalisme et xénophobie. Ce que l’accusé a rejeté en bloc. « Je ne reconnais pas les faits. Je suis une victime de cette crise », a-t-il répondu devant la Cour.
Mais les dix témoins qui se sont ensuite succédé à la barre l’ont accablé à tour de rôle. Selon leur récit, l’accusé opérait dans un secteur du quartier populaire de Yopougon, réputé pro-Gbagbo.

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Kéipo, le « chef des brûleurs »

« Je le connais, c’était le chef de la milice qui contrôlait le carrefour Obama », a lancé depuis la barre un témoin, Jean-Marie Kouassi.
Sékou Fofana, un autre témoin, a désigné l’accusé comme « le chef des brûleurs » qui « tenait le carrefour Obama » pendant la crise postélectorale. « Un jour, ses miliciens sont arrivés dans la cour, ma femme faisait la cuisine, elle a reçu une balle (…) je l’ai transportée à l’hôpital où elle est décédée ensuite », a-t-il raconté à la cour.
Le « supplice de l’article 125 »
Selon le récit d’un autre témoin, Bénôgô Sanogo, les miliciens de Kéipo ont tiré sur son frère et lui ont fait subir le « supplice de l’article 125″. Cette méthode d’exécution tire son nom de son faible coût : 100 FCFA de pétrole, plus 25 FCFA pour une boîte d’allumettes. Le corps de Sanogo, brûlé, avait été retrouvé non loin du carrefour Obama.
Simone Gbagbo prend des notes
Simone Gbagbo, principale figure de cet important procès pour le pays ouest-africain qui a connu plus d’une décennie de violences, est arrivée dans la salle d’audience plus d’une heure après le début de l’audition du premier accusé. Vêtue d’une longue robe en pagne, l’ex-Première dame, accusée d' »atteinte à la sûreté de l’État », a pris régulièrement des notes.

[Jeune-Afrique avec AFP]

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