Accusée de “tronquer” les titres ou articles traitant de la Côte d’Ivoire, la direction de JA dénonce la “démarche agressive” des journalistes

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Manuella YAPI

Accusée de “tronquer” les titres ou articles traitant de la Côte d’Ivoire, la direction de la rédaction du magazine panafricain Jeune Afrique (JA) a dénoncé la “démarche agressive” de ses journalistes qui “ne peut que nuire à l’ensemble de l’entreprise”, dans une note.

La Société des journalistes (SDJ) de JA a publié jeudi un communiqué “pour critiquer le changement de titre d’une interview” accordée par l’une des stars ivoiriennes du reggae, Tiken Jah Fakoly, et exprimé “son inquiétude face aux interventions répétées et injustifiées de la direction de la publication sur les articles traitant de la Côte d’Ivoire”.

“Sur la forme, nous ne pouvons que constater la démarche agressive de la SDJ” qui n’a “pas pris la peine de nous faire part de ses inquiétudes supposées sur ce sujet ni de sa volonté de publier un communiqué”, a déploré la direction de la rédaction, dans une note datée du vendredi.

Le communiqué des journalistes, diffusé “à quelques jours de l’ouverture d’un événement que Jeune Afrique Média group organise à Abidjan”, l’Africa CEO forum du 26 au 27 mars, “procède d’une méthode qui ne peut que nuire à l’ensemble de l’entreprise”, poursuit la direction, assurant que “le directeur de la publication a immédiatement répondu, point par point aux interrogations, souvent biaisées, de la SDJ”.

“La direction de la rédaction de JA n’entend pas renoncer à ses prérogatives”, à savoir “travailler constamment à l’amélioration de notre titre, (…) investir dans la qualité et la diffusion de ce dernier, dans un contexte économique difficile pour le secteur des médias”, peut-on lire dans la note.

Les journalistes de JA disaient avoir constaté “ces dernières semaines” que des titres ou des articles, “sans concertation avec les auteurs”, ont “été tronqués, retouchés, aseptisés, voire déprogrammés”, surtout “lorsqu’ils traitent du pouvoir en place” en Côte d’Ivoire.

A titre d’exemple, les journalistes ont évoqué une interview de la star ivoirienne du reggae, Tiken Jah Fakoly, publiée mardi sur le site internet de JA avec pour titre “Tiken Jah Fakoly : « Je suis le porte-voix du petit peuple »”, alors que la première version était titrée “Tiken Jah Fakoly : « le président Ouattara a rompu le contrat qui nous liait »“.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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4 réflexions au sujet de “Accusée de “tronquer” les titres ou articles traitant de la Côte d’Ivoire, la direction de JA dénonce la “démarche agressive” des journalistes”

  1. En d’autre termes, la direction ne compte pas changer ses méthodes !!

    Pop !!

  2. Normalement le plus important dans un article de journal c’est son contenu, donc si les contenus ne sont retouchés il n’y aucune raison de crier au loup.

    Le problème c’est que les uns et les autres choisissent leur titre en fonction de leur sensibilité politique. Il y en a qui ne se gêne pas pour mettre des passages ou des mots en gras, tout ça dans l’intention d’orienter la compréhension du lecteur.
    Trouver un titre accrocheur sans tomber dans le fanatisme béat ou dans le bashing systématique, c’est la toute la subtilité du métier.
    Un titre devrait être le plus “neutre” possible pour laisser à chaque lecteur le soin de se faire sa propre opinion en parcourant le contenu de l’article….Mais bon ça c’est dans “Alice au pays des merveilles”.

  3. Petit Baleze, as-tu lu les mots “tronqués”, “retouchés”, “aseptisés”, “déprogrammés” contenus dans cet article ? Le syndicat des journalistes de JA (des gens qui ont été recrutés sur la base de leurs compétences) écrit à la direction pour affirmer que leurs articles concernant la Côte d’ivoire sont systématiquement “retouchés”, “aseptisés” et souvent “déprogrammés” et toi tu parles de titre. Lis bien l’article tu verras que certes on parle de titres changés mais lorsqu’on emploi des mots comme “aseptisé”, “retouché” et “déprogrammé” on ne fait plus référence qu’à de simples titres. Je ne vois pas comment on pourrait “déprogrammer” un titre par exemple. C’est seulement à titre d’exemple qu’ils ont évoqué l’article sur Tiken Jah en affirmant que le titre originel a été changé. Mais le mal est plus profond.

  4. Inutile de chercher à intellectualiser l’élan de “tempérance” d’un article ou d’un titre. Cela un un nom : auto-censure. Désolé pour la lapalissade mais a priori, tout être humain a une sensibilité qui lui est propre. Raison pour lesquelles les sensibilités proches s’agglomèrent dans un journal dit “d’opinion” et de telle ou telle “sensibilité”. En journalisme, les faits sont sacrés certes, mais tenter de les maquiller quel que soit le sens pris est un procédé intellectuellement malhonnête. Raison pour laquelle je ne crois pas aux journaux “neutres”.

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