Au Gabon l’opposition porte plainte contre Ali Bongo pour « son acte de naissance truqué »

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Suite à la récente parution du dernier livre polémique sur le pouvoir gabonais du journaliste français Pierre Péan, l’opposition gabonaise a porté plainte, ce jeudi 13 novembre, à Libreville contre le président Ali Bongo. Selon l’opposition, le président aurait truqué l’acte de naissance qui lui aurait permis d’être candidat en 2009. Des échauffourées ont éclaté lorsque des opposants ont voulu se rendre au palais de justice pour déposer la plainte.

Plusieurs militants de l’opposition se sont obstinés à accompagner leurs leaders qui partaient déposer une plainte au tribunal contre Ali Bongo Ondimba, soupçonné de ne pas être le fils d’Omar Bongo Ondimba. Dans son dernier ouvrage, « Nouvelles affaires africaines », le journaliste Pierre Péan affirme qu’Ali Bongo est un enfant nigérian adopté à la fin des années 1960.

La marche était interdite, ce qui a justifié l’intervention des forces de l’ordre. La police et la gendarmerie ont tenu la foule en respect, jusqu’à ce qu’un véhicule anti-émeute tente de se frayer un passage dans la foule. Le face-à-face a alors dégénéré. Excités, les manifestants ont commencé à lancer des cailloux. Les gendarmes ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes.

Puis, un colonel chargé de la sécurité des leaders de l’opposition a conduit tous les signataires vers le tribunal où ils sont allés à pied sous bonne escorte. La plainte a été déposée à huis clos au greffe civile. « La plainte, nous l’avons déposée, mais nous sommes choqués par l’impressionnant dispositif de sécurité qui a été mis en place par le pouvoir pour nous charger. Cela, ce n’est pas normal », a déclaré Zacharie Myboto, qui a conduit la délégation.

Ali-Bongo

La foule s’est ensuite dispersée dans le calme. Aucune arrestation n’a été signalée. De son côté, la présidence gabonaise fait savoir qu’elle n’a pas eu connaissance du contenu de la plainte et ne réagira qu’après en avoir été informée. En se rendant en cortège déposer leur plainte, les leaders politiques et leurs militants ont voulu à la fois montrer leur détermination et faire le maximum de publicité autour de leur action.

La plainte pas encore validée

On ne connait toujours pas la teneur exacte de la plainte qui met en cause la véracité du certificat de naissance du président Ali Bongo. Ni si elle sera jugée recevable par la justice. Car si l’objectif des opposants est comme le déclarait récemment le secrétaire général de l’un de pousser Ali Bongo à s’expliquer sur ses origines, rien ne dit encore qu’il sera atteint.

En 2009 déjà une requête sur le même sujet déposé par un candidat à la présidentielle devant la Cour constitutionnelle avait été rejetée par les juges. En 2009, Luc Béngone Nsi, candidat à l’élection présidentielle, avait déjà saisi la Cour constitutionnelle sur le même acte de naissance d’Ali Bongo. « En 2009, la Cour constitutionnelle n’a pas lu le droit. Les membres de la Cour constitutionnelle – je me permets de le dire – avaient peut-être plutôt peur », a-t-il rappelé à RFI.

Du côté du pouvoir, on balaye d’un revers de la main le débat sur la nationalité d’Ali Bongo et l’on rejette l’idée même d’une enquête ou d’un test ADN. L’Etat gabonais a par ailleurs porté plainte en France contre le journaliste Pierre Péan, l’accusant de profonde malveillance.

Par RFI

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