Ghana- À propos de la fin de son exil, Katina Koné: « En tant que porte-parole du président Laurent Gbagbo, j’aimerais vraiment être le dernier à…»
Au cours des échanges à Accra avec Koné Katinan Justin, le porte-parole de Laurent Gbagbo qui vit en exil au Ghana, a aussi abordé les conditions de son éventuel retour en Côte d’Ivoire .
«Je suis un Ivoirien qui aspire à rentrer dans son pays. Ça c’est une évidence. Le pays me manque, c’est une certitude. Mais pour l’instant, je n’ai pas encore inscrit mon retour dans mon agenda pour deux raisons principales : en ce qui me concerne, moi Koné Katinan Justin, après avoir été traqué à plusieurs reprises, le pouvoir ne m’a pas encore donné des garanties suffisantes de sécurité parce que si je vais à Abidjan, ce n’est pas pour me taire, c’est plutôt pour dire haut ce que je vous dis ici. Mais avec la traque subie à travers le monde, je ne crois pas un seul instant à la sincérité du pouvoir. Je vous rappelle que nous sommes trois personnes à avoir encore nos noms et prénoms inscrits sur la liste des ‘’sanctionnés‘’ de l’Union européenne. Il y a le président Laurent Gbagbo, Mme Simone Gbagbo et Koné Katinan », a-t-il révélé, avant d’ajouter que l’Union européenne a même renouvelé cette sanction, le 13 avril 2014.
«En fait, ce que j’ai entendu dire, c’est que l’Union européenne me reproche de toujours appeler le président Laurent Gbagbo ‘’président de la République’‘ et de ne pas reconnaître Ouattara comme président. Mais cette position est conforme à ma formation de juriste et à la nature de ma mission. Je suis le porte-parole d’une personne qui a une opinion sur une question. Je ne peux que porter cette opinion. Le problème n’est pas ce que je dis. C’est que pense mon mandant. C’est avec lui qu’il faut trouver la solution.
[ En tant que porte-parole du président Laurent Gbagbo, j’aimerais vraiment être le dernier à partir en m’assurant que tous les réfugiés politiques sont rentrés ou du moins le minimum de conditions est réuni pour qu’ils rentrent.]
Maintenant, si je dois retourner à Abidjan, et qu’on m’autorise à appeler le président Laurent Gbagbo ‘’président », il n’y aura pas de problème. Ça, ce n’était que l’aspect personnel, mais en ce qui concerne l’aspect politique lié à mon retour, il faut dire qu’il y a des milliers d’Ivoiriens qui sont sortis du pays, qui ont tout perdu, et qui se sont retrouvés dans des camps, en exil parce qu’ils ont cru en nous. Mon cas, ce n’est pas ça le problème. Je veux demander au gouvernement de prendre une disposition d’ensemble. En tant que porte-parole du président Laurent Gbagbo, j’aimerais vraiment être le dernier à partir en m’assurant que tous les réfugiés politiques sont rentrés, ou du moins que le minimum de conditions est réuni pour qu’ils rentrent. Et cela, par respect pour le président Laurent Gbagbo et par respect également pour ceux qui l’ont suivi et qui se retrouvent aujourd’hui en exil. Je vais le demander expressément en écrivant officiellement aux dirigeants qui seront issus du prochain congrès de mon parti d’en faire une préoccupation majeure et d’insister auprès du gouvernement et des organisations internationales qui se chargent des questions des réfugiés, d’organiser leur retour après avoir pris en compte certaines de leurs préoccupations existentielles. J’en appelle à une résolution du congrès sur ce point. Car, nous avons un devoir moral vis-à-vis de toutes ces personnes qui souffrent. Cela m’insupporte de les laisser ici ou ailleurs parce qu’il n’est pas moralement acceptable que nous laissions les Ivoiriens mourir de faim dans des camps et que nous les cadres nous partions tous. Ça veut dire qu’on ne donne pas un bon signal à nos militants ainsi qu’aux Ivoiriens qui sont prêts à mener une éventuelle lutte avec nous. Ce n’est pas bon ».
Claude D, à Accra.
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