Côte d’Ivoire – des populations manifestent sur l’autoroute de Bassam contre leur déguerpissement

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Selon les témoins, les manifestants voulaient ainsi exprimer leur désapprobation face à l’opération de déguerpissement en cours sur le littoral et qui a déjà débuté, depuis le jeudi 9 octobre, dans le sous-quartier d’Anani (Côté droit).

Pendant près d’une heure (7h-8h), ce vendredi 10 octobre, des populations de Port-Bouët (Anani, Gonzagueville, Jean Folly, Adjouffou) ont occupé l’axe Abidjan-Grand Bassam en érigeant des barricades (tables, chaises, objets de récupération) sur l’autoroute. Une situation qui a créé de nombreux désagréments aux usagers de cette route. Les protestataires ont finalement été dispersés par les forces de l’ordre à l’aide de gaz lacrymogène.

Selon les témoins, les manifestants voulaient ainsi exprimer leur désapprobation face à l’opération de déguerpissement en cours sur le littoral et qui a déjà débuté, depuis le jeudi 9 octobre, dans le sous-quartier d’Anani (Côté droit).

A en croire N’guessan Kouadio, un résident, « les riverains sont paniqués, désabusés, au point qu’ils ne savent que faire. Le dédommagement (150.000 Fcfa pour les propriétaires et 75.000 Fcfa pour les locataires) est insuffisant. Actuellement les loyers autour de ces quartiers ont connu une hausse ». L’homme, à la trentaine révolue, explique que les loyers qui coûtaient entre 5000 et 10000 Fcfa sont passés du simple au double voire plus. « Des propriétaires exigent des avances allant de 200.000 à 300.000 Fcfa,d’où des actions de mécontentement », affirme-t-il.

Vu l’état d’avancement de l’opération de déguerpissement en cours, Mme Ramata Issouf, résidente à Adjouffou exprime son inquiétude car son quartier est sur la liste. « Nous entendons chaque jour que nous allons être déguerpis. Nos enfants vont à l’école et nous n’avons pas d’argent. Une fois déguerpis où irons-nous », s’inquiète-t-elle.

Pendant que certains réfléchissent à une éventuelle solution, d’autres ont commencé le déménagement. C’est le cas d’Aladji Koudjo, ressortissant togolais qui a commencé la vente de ses biens. « J’ai un terrain de 20m x 9m, j’habite une partie. L’autre partie est utilisée pour mon atelier de peinture. J’ai construit des studios que je mets en location. On veut me donner 150.000 Fcfa pour tout casser. Je suis en train de voir ce que je peux liquider et rentrer au pays parce qu’il ne me reste plus rien », confie-t-il.

Après le déguerpissement sur le côté gauche de l’axe Abidjan-Bassam, le ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme, vient d’entamer la phase 2 de cette opération sur le côté droit (près de la mer) du littoral ivoirien. Une opération qui suscite des grincements de dents.

Eugène YAO
eugene.yao@framat.info

Fraternité Matin

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