Sud-ouest Côte-d’Ivoire: des habitants de Fêtê “réticents à rentrer” dans leur village après une attaque

Archives Balla
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Par Edwige Fiendé

Des habitants de Fête, une localité au sud-ouest ivoirien à la frontalière liberienne, encore réfugiés à Grabo, à 10 Km, après une attaque armée en mai, sont “un peu réticents à retourner” dans leur village, selon le préfet de Tabou, Yacouba Doumbia, dans un entretien à ALERTE INFO.

Quelques mois après l’attaque de Fêtê, à 10 km de Grabo, quels sont les dispositions qui ont été prises pour renforcer la sécurité ?

Des dispositions précises ont été prises, notamment le renforcement du dispositif sécuritaire et la mise en place de nouvelles infrastructures aussi bien militaires que civiles dont la mise en œuvre a commencé.

Il y a des infrastructures militaires, je ne rentrerais pas dans les détails, il y a aussi certaines infrastructures dont pourraient bénéficier les populations comme les centres de santé par exemple.

Qu’est-ce qui justifie ces attaques répétées dans cette localité ?

Je ne voudrais pas faire un commentaire au-delà de ce qu’avait été dit en son temps par le ministre de la Défense.

Quels est la situation des populations qui avaient trouvé refuge à Grabo, après l’attaque de Fêtê ?

Aujourd’hui les populations retournent petit à petit. Pour les villages alentours, la plupart sont retournés, pour Fêtê, qui a souffert de la dernière attaque, c’est tout à fait normal que la population soit un peu réticente à retourner.

La plupart vont dans leurs champs, certains reviennent à Grabo mais petit à petit les populations ont commencé à s’installer et le dispositif de sécurité a été renforcé.

Tabou est la dernière ville frontalière avec le Liberia, quels sont les dispositions que vous avez prises dans le cadre des mesures préventives contre le virus Ebola?

Elles sont de deux ordres, d’abord médical, expliquer ce que c’est que la maladie, les modes de transmission et les conseils d’usage en vue d’éviter de prendre cette maladie.

Il y a des sensibilisations qui sont faites à plus grande échelle sur l’ensemble du département et nous impliquons aussi à ce niveau les populations pour qu’elles aient des sortes de comité d’alerte pour informer immédiatement les autorités en cas de tentative d’entrées clandestines.

Vous savez que la frontière est très longue et il n’est pas toujours facile d’avoir l’œil partout, donc nous impliquons les populations pour qu’elles soient nos yeux et nos oreilles de manière à ce que dès qu’il y a une tentative, les gens soient informés et qu’on prenne immédiatement la mesure qu’il faut, c’est-à-dire le refoulement.

Selon des populations, des personnes passent par des pistes officieuses pour se rendre au Liberia, qu’en est-il ?

Tout le monde le dit, et pour ça que nous disons que les populations devraient être impliquées de sorte que tous les endroits connus soient tenus et protégés, notre objectif étant de protéger les populations contre cette maladie.

Est-ce que les forces de l’ordre sont déployées dans ces pistes dites officieuses ?

Chaque fois qu’il y en a (clandestin) qui sont repérés là où c’est possible on les prend, parce que la fièvre Ebola est une priorité, mais elle doit être combinée avec la sécurisation des populations du département.

Les forces de l’ordre sont déployées aux frontières par rapport à ce cas précis et leur rôle c’est de refouler toute personne qui tenterait de passer clandestinement les limites frontalières.

EFI

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