Wattao, de son vrai nom Issiaka Ouattara, l’un des principaux commandants des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), connu pour son goût immodéré des belles voitures, est depuis quelques jours « au Maroc pour une formation de six mois de manière officielle », a affirmé à l’AFP l’un de ses proches, pour qui sa « descente aux enfers » se poursuit.
« C’est une manière de l’écarter afin de maîtriser tous ses éléments », a poursuivi cette source, qui dit « douter de l’intérêt de la mission » et avoue ses craintes quant à l’avenir de l’officier, récemment dépouillé de la plupart de ses prérogatives.
Le limogeage en juillet de Wattao, jusqu’alors responsable de la sécurité de la zone d’Abidjan-sud et commandant en second du Centre de commandement des opérations (CCDO, un corps d’élite), avait fait sensation dans le microcosme politico-militaire ivoirien. Des tirs avaient perturbé la cérémonie de passation de pouvoir avec son successeur à la tête d’Abidjan-sud, qui ont valu à cinq membres de sa garde rapprochée d’être mis aux arrêts, selon la presse ivoirienne.
Une faveur du Maroc à Ouattara?
Wattao, à l’instar des autres « com-zones » – ces « commandants » qui contrôlaient le nord du pays depuis 2002 -, avait pris le parti de l’actuel chef de l’Etat contre l’ex-président Laurent Gbagbo dans l’affrontement postélectoral de 2010-2011. Comme la plus grand partie de la communauté internationale, le Maroc avait lui aussi soutenu Alassane Ouattara, dont la victoire aux élections avait été confisquée par Gbagbo. La formation de Wattao pourrait donc bien être un service rendu au chef de l’Etat ivoirien.
Les « com-zones » sont accusés d’avoir commis de nombreux crimes durant les cinq mois de crise qui firent quelque 3.200 morts dans le pays, dont plus de 700 imputés aux pro-Ouattara, selon des chiffres de la justice ivoirienne. Tous occupent pourtant des postes de responsabilité dans les forces ivoiriennes. Wattao a également été épinglé dans un rapport onusien dénonçant la production et la commercialisation du diamant brut en Côte d’Ivoire. Le dernier rapport en date, publié en avril, lui attribue environ 90.000 euros mensuels pour l’exploitation frauduleuse d’or.
Les anciens « com-zones » sont pointés du doigt dans leur ensemble pour la captation des richesses ivoiriennes. Selon l’ONU, leurs malversations dans le cacao et la noix de cajou, dont la Côte d’Ivoire est respectivement premier et deuxième producteur mondial, ont coûté 400 millions d’euros au pays pour la seule récolte 2011-2012.
h24info.ma
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