Par Jacob Djossou
“Le mondial ? ça ne me dit rien. Moi, je n’aime pas le foot“, fulmine, un militant, la trentaine, au premier étage du siège du parti de Gbagbo à Abidjan, deux jours après la décision de la Cour pénale internationale (CPI) de renvoyer l’ex-président ivoirien en procès.
C’est une ambiance plutôt calme qui régnait samedi vers 12H00 GMT dans les locaux du QG du Front populaire ivoirien (FPI), à Cocody, une commune huppée à l’est de la capitale économique.
Dans le hall d’entrée et au premier étage, l’atmosphère semble détendue et des groupuscules de militants, attablés, disséminés ça et là dans les couloirs, discutent pour la plupart à bâtons rompus.
Pourtant, le climat devient vite tendu quand il s’agit d’évoquer la participation des Eléphants au mondial Brésil. La plupart préférant éluder la question et s’éloigner d’un pas pressé.
“Le coupe du monde, les Eléphants (surnom de la sélection), ce n’est pas mon problème actuellement, peste un militant. Ça n’a rien à avoir avec la décision de la CPI“, se défend-il.
“On va faire quoi avec ballon“, s’interroge un autre. “Les Eléphants, les Eléphants et puis quoi, nous, ici, on regarde pas ballon“, lance, dans un français approximatif un autre, visiblement furieux.
Vêtu d’un jean bleu et d’un tee-shirt marron, un jeune militant, qui préfère garder l’anonymat, abonde dans le même sens et affirme que son “cœur n’est pas en paix parce que Gbagbo n’a pas été libéré“.
“Nous ne sommes pas dans une dynamique de réconciliation“, regrette-il. Pour lui, les Eléphants et le mondial sont des sujets à ne “pas aborder dans un lieu pareil“.
“Taire les querelles politiques“ pendant le mondial…
Si certains militants du FPI affichent d’emblée leur apathie pour la troisième participation du onze national au mondial, d’autres, par contre, estiment que c’est un “devoir patriotique“ de supporter la sélection en dépit de la situation.
“C’est le drapeau ivoirien qui est hissé au Brésil donc je dois les supporter en tant qu’ivoirien“, confie, Bolibi Trazié, un militant, dans l’une des pièces du premier étage.
S’il reconnait que la décision de la CPI “a affecté“ les membres du parti, le sympathisant appelle à “taire les querelles politiques“ pendant le mondial. “Mais la fête allait être totale si Gbagbo était libéré“, souffle-t-il.
A côté, Traoré Idriss, l’un des responsables de la jeunesse du parti de Gbagbo (JFPI), d’un air décontracté, accoudé à l’une des fenêtres de la pièce, préfère sourire à la question de savoir s’il va soutenir les Eléphants. “Nous allons les supporter évidemment, lance-t-il. Même si j’étais un étranger du moment où je suis sur le sol ivoirien, je ne ferais que supporter les Eléphants“.
Traoré Idriss accuse le Rassemblement des républicains (RDR, parti au pouvoir) d’être à l’origine des rumeurs sur le désistement des supporters pro-Gbagbo.
Dimanche à 01H00 GMT, les Eléphants de Côte d’Ivoire, logés dans la poule C, affrontaient le Japon pour leur premier match du mondial Brésilien, qu’ils ont remporté par 2 buts contre 1.
JAD
Alerte-info.net
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